Dans le jardin secret du porno queer : Pink Label accueille le studio « The Lust Garden »
Soucieuse d’apporter à l’explicite un grain de militantisme, la compagnie indé Pink Label vient d’accueillir en son sein The Lust Garden, une production prometteuse supervisée par la performeuse Rococo Royalle. Les tags ? Ambition artistique, singularités, diversité et sensualité.
« Bible du porno queer et féministe » issue des productions Pink and White, PinkLabel TV s’évertue depuis quatre ans à distribuer un porno éthique, genderqueer, transgender et féministe. Leur dernière recrue : The Lust Garden. Le projet est né de la frustration de Rococo Royalle, de son ras le bol d’écumer les plateaux, entre mauvaises directions d’acteurs et stéréotypes navrants. « J’en avais marre qu’on m’explique ce qui faisait vendre, ce que ma sexualité était censée être » explique-t-elle. Son studio est donc une gueulante adressée au porno mainstream. Mais pas seulement : c’est aussi une ode aux performers. Forte de son expérience, Royalle veut faire de chaque tournage une zone de confort et de complicité. Celle qui se décrit comme une « art nerd » souhaite épater nos mirettes en shootant « du porno réunissant les individus de toutes tailles, âges, compétences, genres, orientations sexuelles« . L’actrice et productrice croit en la diversité du porno, et en ses vertus pédagogiques.
O joie, le site officiel de PinkLabel TV nous déjà fait goûter à quelques teasers et portfolios issus de ces exercices de style : The Bizarre Adventures of Fawn, Cruel Valentine, In The Garden of Lashes, First Kiss, etc. On s’y fouette les fesses et on s’y embrasse dans des jardins d’Éden sans crainte du péché originel, l’érotisme convoite le porno le temps d’un plaisir solitaire, on s’y caresse en lisant des hentais. Pas sirupeux pour un sou, le romantisme s’y consume à coups de spanking et l’idylle s’écrit à force de dildos, de cunnilingus sensuels sans être soporifiques. Un mix qui plaît, puisque certaines productions The Lust Garden ont déjà fait le tour des cérémonies de renom, du PornFilmFestival de Berlin au TEMPT Fest de la Cité des Anges. Conciliant naturalisme haute définition et authenticité do-cul à fleur de peau, The Lust Garden fait la part belle à la diversité, aux corps non normés, comme ceux de Fawn Finely, Nicki Sunshine et Xoe Nova. Des corps qui, par leurs formes, leurs plis et leurs vibrations, racontent déjà toute une histoire.
On aime se balader dans ce Jardin de la Luxure. Ce réalisme cru ponctué de sensibilité féministe rappelle les productions Ersties. J’veux du queer, définitivement.
Photo de une : « Laced » avec Xoe Nova et Nicki Sunshine
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