Grivoiseries et autres joyeusetés : à la recherche du porno d’antan
Cinématographie et pornographie sont de vieux amants qui n’ont jamais cessé de s’enlacer. Le patrimoine du fap révèle de sacrées friponneries, aujourd’hui réunies dans Grivoiseries et autres joyeusetés, un foisonnant coffret deux-dvds façonné par les éditions Saint-Ambroise. Le porn d’antan a encore de beaux jours devant lui.
« Rarissimes, nouvellement restaurés, les films érotiques et pornographiques des premières années du cinéma sont surprenants, insolites, imaginatifs, coquins, choquants ou parfois, simplement navrants » nous tease-t-on d’entrée sur la jaquette de Grivoiseries et autres joyeusetés : Oeuvres érotiques et pornographiques d’antan.
Au menu, plus de deux-cent cinquante minutes de X recouvrant toute la première moitié du vingtième-siècle. Deux DVDs qui nous promènent de l’époque Lumière (Déshabillé, Flirt en chemin de fer, Une joueuse enragée) à celle des grands Chaplin (Dernières cartouches, La nouvelle secrétaire, Le harem en folie).
Des titres croustifondants qui nous rappellent que la pornographie est un concept flou et fuyant, qui se (re)définit sans cesse à l’aune des moeurs, de la censure et des transgressions de son époque. De la câlinerie taquine en pleine rue aux danses olé-olé des cabarets, des effeuillements sensuels en chambrettes (ah, les dessous féminins de jadis !) aux cartoons ultra-lubriques à base de pénis voraces, ces pornos-là ont autant de visages que les pornotubes d’aujourd’hui ont de tags. De l’explicite dans l’air du temps donc, pour le meilleur…et pour le pire, entre fantasmes coloniaux (Un noir vaut deux blanches), orientalistes (Le Harem en folie) et savamment misogynes (plein).
Mais rassurez-vous, l’ambiance durant ces quatre heures trente de songes en noir & blanc est moins à la chaire d’université qu’à la chair tout court, désuète mais joyeuse. Seins de naïades lesbiennes, perversions voyeuristes, fesses caressées, fellations féroces et poitrines opulentes traversent cette escale gauloise. Soit dit en passant, on se réjouira du spectacle imparfait qui s’offre à nos yeux : des pénis pas toujours turgescents, des corps tous très différents (tout en formes et en rondeurs), des performances sexuelles très souvent laborieuses (surtout les levrettes) et des pilosités aussi abondantes que les crépitements de l’image. Contempler cela, c’est assister, amusé, aux prémisses d’une culture encore boiteuse et gorgée de maladresses. Une pérégrination cinéphile d’ors et déjà disponible chez vos bons dealers de vidéos pour la modique somme de 18 euros.
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