Steam menace de se débarrasser des jeux vidéo NSFW
Sale temps pour les animes tiddies. Vendredi 18 mai, Valve a fait savoir à plusieurs studios de développement de jeux vidéo que leurs titres ne seraient plus distribués sur Steam s’ils n’étaient pas débarrassés de leurs éléments NSFW dans un délai de deux semaines. Au moins huit jeux sont concernés.
HuniePot, le créateur de HuniePop et HunieCam Studio, a annoncé la nouvelle sur Twitter le jour même : « J’ai reçu un e-mail de Valve expliquant qu’HuniePop viole les règles sur les contenus pornographiques de Steam et qu’il sera supprimé de la boutique s’il n’est pas mis à jour pour enlever le contenu en question. » Lupiesoft (Mutiny!!) et Sekai Project (Re;Lord 1) ont tweeté qu’ils avaient reçu le même avertissement.
Cette injonction à l’autocensure a suscité une émotion considérable chez les amateurs de 2D érotique. Steam distribue des versions censurées des jeux vidéo concernés depuis des mois, voire des années. Sur la plateforme, tous sont signalés comme contenant des éléments érotiques. Bizarrement, tous les titres concernés utilisent le style manga : d’autre jeux mainstream réputés pour leurs séquences de nu, notamment The Witcher 3 et Grand Theft Auto 5, n’ont reçu aucun avertissement.
Les internautes n’ont pas manqué de souligner l’absurdité de la démarche. « Des jeux dans lesquels on peut littéralement éventrer, écraser et découper des innocents sont les bienvenus, lance un redditor dans un fil de discussion consacré à l’affaire, mais « dieu » vous vienne en aide si vous montrez quelques nichons. » Quelqu’un le corrige : « Dieu vous vienne en aide si vous montrez des nichons d’anime. »
D’abord silencieux face aux suggestions (pourquoi ne pas créer une catégorie réservée aux jeux pour adultes et visible seulement par ceux qui le souhaitent ?), pétitions et quolibets, Steam a finalement opté pour le rétropédalage lundi 21 mai. La plateforme a contacté les développeurs concernés pour leur demander d’ignorer son avertissement et leur indiquer qu’elle « ré-examinait » leurs titres. Reste à savoir si cet examen supplémentaire aboutira à la censure des jeux vidéo qui utilisent l’imagerie hentai.
Cette étrange pirouette a poussé de nombreux développeurs à chercher refuge auprès de la concurrence. HunieDev a lancé ses jeux sur Fakku Games, le géant MangaGamer a annoncé qu’il distribuerait bientôt ses jeux sur GOG et d’autres se retrouveront sûrement sur la nouvelle plateforme française Eroges. « Steam a désormais prouvé qu’il devenait peu sûr pour les développeurs indépendants et de petite taille » gronde le directeur des relations publiques de MangaGamer dans un communiqué. « Nous voulons que les fans puissent profiter de ces titres formidables où qu’ils se trouvent et quand ils le veulent. »
Cas intéressant qui permet d’obtenir peut-être une réflexion sur le système de classification des jeux pour adultes et les images choquantes.