L’amour est une fête, quand Guillaume Canet fait son Boogie Nights
Pour Guillaume Canet, plus encore que Paris, L’amour est une fête. Avec ce dernier gros projet, quatrième long métrage de Cédric Anger à découvrir en salles le 19 septembre prochain, le comédien investit le business très chaud du X parisien, celui des années 80.
Situé en 1982, L’amour est une fête conte l’histoire de deux patrons de peep shows réalisant de petits films pornos afin d’éponger leurs dettes. Sous la menace, les larrons se voient contraints de poursuivre leur business au service de la concurrence. Mais leurs rivaux ignorent que nos entrepreneurs sont en vérité deux enquêteurs infiltrés, chargés de remettre de l’ordre dans le milieu de l’érotisme gaulois. Au gré des images qui parsèment ce teaser récemment mis en ligne, l’influence de l’immense Boogie Nights semble évidente : l’écrin vintage (rouflaquettes and co), le grand mix entre flamboyance et grotesque (du « rise and fall » à l’américaine), la dérision sexy omniprésente, la bande originale feel good, la volonté organique de « finir ce putain de film« , les séquences de tournages olé-olé…Mais le tout transposé dans un paysage culturel qui fut le nôtre, âge d’or du X pour beaucoup, finalement très peu représenté au sein du cinoche hexagonal contemporain. De quoi attiser la curiosité.
Dit comme ça, L’amour est une fête soulève aussi le désir qu’a Guillaume Canet de se diriger toujours un peu plus là où on ne l’attend pas, vers des terrains un peu déglingués et transgressifs, « rock’n’roll ». Ce projet s’inscrit sans forcément le vouloir dans la mouvance de « nostalgie porno » qui agite nos écrans ces derniers mois, entre la réception de la première saison de The Deuce (la prod Netflix signée David Simon) et le dernier long en date de Yann Gonzales, Un couteau dans le coeur – Vanessa Paradis y incarne une tourmentée autant qu’iconique productrice de porno gay seventies. Alors que le porno des tubes fait souvent l’objet de condamnations aussi aisées qu’erronées, son ancêtre, le fap populaire de la génération VHS et des cinémas de boulevard, a lui aussi bien du mal à échapper aux fantasmes. Revisité, reconstitué ou idéalisé, associé à la révolution sexuelle et à la libération des mœurs, ce X là ne cesse de fasciner créateurs et spectateurs, à l’image d’un ancien monde sulfureux et regretté. A raison ou à tort ?
Qu’on me coupe le clit le jour où David Simon fait du Netflix!!
Je suis d’accord avec l’autre commentaire David SIMON c’est la qualité made in HBO et pas Netflix…
Il n’y a pas que NETFLIX dans la vie les gens !