Comment Stormy Daniels est devenue la nouvelle héroïne de l’Amérique
La tornade Stormy Daniels ne s’arrête pas et c’est tant mieux. Le récent portrait que lui a consacré le magazine Vogue nous en dit plus sur celle qui, bien malgré elle, est devenue un symbole comme seule la culture américaine sait en générer.
« C’est sensationnel »
La médiatisation de Stormy Daniels est un puits sans fond. Chaque semaine un média y va de sa news, son résumé ou sa tribune. Le prestigieux magazine du groupe Conde Nast voit les choses en grand et consacre en cette rentrée un exigeant portrait à l’ex performeuse, aujourd’hui productrice et strip-teaseuse. Alors, qui est-elle ? Une ambitieuse mère de famille et entrepreneuse de trente-neuf ans, férue de muffins aux groseilles et de justice, mais pas seulement. Née et élevée au sein d’une communauté conservatrice et rurale comme beaucoup de pornstars, Stephanie Clifford foule surtout du pied les circuits d’équitation durant ses jeunes années. C’est en décollant à San Francisco qu’elle commence ses shows de strip-teaseuse, au Gold Club. A seulement dix sept ans, elle se relooke et invente le personnage fantasque de Stormy Daniels (Stormy comme la fille du bassiste de Mötley Crüe, Daniels pour Jack Daniels). Les années qui s’ensuivent, elle fait augmenter la taille de sa poitrine, pose topless pour plusieurs magazines coquins, avant de s’aventurer au sein de l’autre Hollywood. Nous sommes en 2002 et Stormy conserve une relation plutôt distante avec ses parents – « je n’ai pas parlé à ma mère depuis dix ans, et à mon père depuis vingt-deux« .
Son expérience au sein de l’industrie l’endurcit, affine sa lucidité et sa confiance en autrui. « Il faut être forte pour perdurer dans le business du X. Il faut être une scientifique : étudier les gens. Se dire : « oh non, je n’irais pas dans la salle VIP avec ce mec-là« . Sur les plateaux des productions qu’elle investit, elle fait preuve d’une bienveillance digne d’une mère ou d’une grande soeur protectrice. « Durant les tournages, Stormy amenait toujours des bouteilles d’eau et des donuts aux filles pour les détendre » dit d’elle son amie Kelli Roberts, scénariste et productrice de films pour publics avertis. « L’affaire » n’a pas changé grand chose à son statut d’ex actrice pornographique et cela la fatigue. Car si ce feuilleton médiatique permet d’évoquer davantage la condescendance dont les travailleurs du sexe font l’objet, ce traitement n’a à ses yeux rien d’une révolution. « On ne dirait jamais « la bibliothécaire Stormy Daniels ». Mais on répète « la pornstar Stormy Daniels » car c’est sensationnel« .
« Vous allez sauver le monde »
Aujourd’hui, Daniels dit ne pas s’éterniser au même endroit, poursuivie par des paparazzi et de mystérieux individus désirant son silence, supporter la présence de trois gardes du corps à temps plein, consacrer la majorité de son temps aux procureurs fédéraux, trouver des menaces de mort dans les vestiaires des clubs où elle performe. Lorsqu’un regard se fait trop insistant au restaurant, elle déserte les lieux illico. Mais ce n’est pas cette peur qui la caractérise. Non, Vogue dresse avant tout le portrait d’une libre-penseuse qui n’appartient qu’à elle-même et aime avoir le dernier mot.
On la dit représentative de millions de femmes subissant l’injustice au quotidien, elle rétorque préférer la compagnie des hommes. On l’érige en guerrière anti-Donald Trump, elle affirme son engagement au sein du Parti Républicain – précisément, Daniels est pour le port d’armes à feu (elle en possède plusieurs) mais se dit atterrée par les mesures raciales du politicien. On souhaite l’intimider en prétendant l’existence et la circulation de sa sex tape avec le milliardaire ? La voici qui s’en amuse : « j’ai déjà fait fuité toutes mes sex tapes, vous pouvez les acheter pour 29,95 dollars« . On l’affilie au mouvement social #MeToo, elle tient à rappeler que sa liaison avec Trump était consentante. On la plaint, on la décrit en victime, elle conserve son sourire et s’étonne de la recrudescence de photos de nus que lui demandent ses fans ces derniers mois.
Surtout, Stormy Daniels observe avec fascination l’évolution de sa fan base, désormais constituée de couples homosexuels, d’immigrants, de femmes « en colère » dit-elle. Tous ces anonymes, working class heroes et minorités réprimées l’élèvent en wonder woman de la société états-unienne. « Les gens se dirigent vers moi, très émus, et en mettent beaucoup trop sur mes épaules. Ils me disent : « vous allez sauver le monde, vous êtes une patriote, une héroïne ». Pourtant, « quand j’ai commencé tout ça, je voulais juste sauver mes propres fesses, et c’est tout » ressasse-t-elle, honnête.
Stormy, « icône féministe » ?
Si elle poursuit sa lutte vaille que vaille, un élan beaucoup plus intense accompagne aujourd’hui sa ruée vers les tribunaux. « L’épisode Stormy Daniels est le premier chapitre d’un potentiel long volume de scandales et de corruptions » avance Stephen Spaulding, Chef de Stratégie de l’organisation non-gouvernementale Common Cause. Au Daily Kos, l’on rappelle que « Stormy Daniels n’est pas la seule travailleuse du sexe qui importe« , comme si cette dernière était une porte-parole de la résistance face aux abus quels qu’ils soient, pour ainsi dire l’arbre qui cache la foret. Du côté du New York Times, on affirme carrément que Stormy Daniels est une icône féministe, libérant la parole au sein d’une société sexiste pervertie par les rapports de domination, toujours aussi obsédée par l’inusable opposition entre « la maman et la putain« .
Combat pour la justice et la vérité, refus du silence face au pouvoir, aux menaces et à la phallocratie, fierté d’une profession encore trop méprisée… A n’en pas douter, l’histoire qui la lie aujourd’hui au Président des Etats-Unis, et son refus de baisser les armes depuis plus d’un an, cristallise une quantité de colères, causes et espoirs citoyens. Peut-être trop pour une seule personne ? Dans la petite bourgade du Texas où elle vit, Stormy Daniels est considérée comme « l’Hannah Montana » du porno, l’intrépide fille à la double-vie. Là-bas, ses amis l’envisagent surtout comme une pro de l’équitation, sa grande passion. Mais qu’elle le veuille ou non, partout ailleurs, l’actrice est devenue « l’improbable symbole de nos temps orageux« . Affaire à suivre.
Je suis américain, c’est pas du tout l’heroine De l’amerique, et pas du tout une icône féministe.
C’est une encore une autre pute du porno qui essaye de faire de biff et du buzz sur le dos de quelqu’un.
D’ailleur Vous pourriez faire un dossier sur ce genre d’affaire
Américain avec une ip française, t’es en vacances dans le coin ? Sinon t’as lu l’article au lieu d’écrire de la merde ?