« Revenge porn » se dit désormais « pornodivulgation »
Les obsédés de la trad’ et autres amoureux de la langue seront ravis : le dernier Journal Officiel de Legifrance, soutenu par la Commission d’enrichissement de la langue française, propose un nouvel équivalent français à l’expression anglosaxonne « revenge porn ».
Ce sont les pros de Numérama qui nous l’apprennent : l’un des derniers textes officiels de la législation française nous invite à ne plus dire « revenge porn » mais « pornodivulgation ». Une traduction un brin capillotractée mais limpide, qui privilégie le factuel à l’affect, met davantage l’accent sur la notion de publication non-consentie que sur l’intention malveillante qui est à l’origine de l’acte – à savoir, diffuser des photos à caractère sexuel d’une personne afin de lui porter préjudice, suite à une rupture la plupart du temps. Cette adaptation n’est pas sans évoquer le verbe « divulgâcher », transposition québécoise du fameux « spoiler ».
Au sein du lexique cybercriminel, « revenge porn » était jusque là cantonné à des traductions littérales pas forcément convaincantes, du style « porno revanchard », « revanche pornographique » ou encore « vengeance pornographique ». On salue donc l’initiative, quand bien même l’usage du terme « porno » pour qualifier cette pratique illégale reste questionnable. A noter que cette actualisation du vocabulaire du droit national nous propose d’autres adaptations : « mouse jacking » s’énonce « vol à la souris » dans la langue de Molière et le très macronien « disruptive innovation » est traduit par « innovation de rupture ».
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