Rire et porno : de parodies en livreurs de pizza
Quel est le dernier porno sur lequel vous vous en êtes payé·e une bonne tranche ? Il y a des esprits chagrins, les vieux de la veille (OK Boomer), qui reviennent régulièrement râler sur le porno c’était mieux avant, on savait rigoler, etc. Ah oui les années 70-80 étaient joviales, mais c’était aussi la culture du viol qui n’en avait pas encore le nom. Pourtant, dans le porn en 2019 on sait toujours rire !
Ma dernière grosse marrade remonte à la vidéo de Kim et Paolo de My Sweet Apple. Ils avaient rebondi sur le buzz Instagram de l’œuf le plus liké du monde. C’était un cuckold absurde, une bêtise rigolote que le couple avait produit. Cette liberté de création est rendue possible grâce aux conditions de production du porno amateur qui empruntent le modèle de diffusion gratuite et rémunérée des tubes, notamment de Pornhub et XVideos. Cependant, les couples et modèles habitués de ces plateformes font rarement dans le lol. Le plaisir est présent, le rire et la complicité sont visibles entre les partenaires, mais la fibre comique n’est pas leur fort.
Pour se bidonner, il vaut mieux se tourner vers les studios, la valeur sûre du rire, même si la plupart des productions restent très sérieuses. J’ai rarement pouffé devant un Lansky, encore moins devant Gamma Films et Bree Mills, l’ambiance du moment étant plutôt au drame comme avec Pure Taboo. La gaudriole ne va pas forcément de pair avec la cabriole.
Cependant, si votre fap se tourne vers Brazzers, vous trouverez Jordi « El Niño » Polla dans des farces pornographiques efficaces. Le petit Espagnol n’en finit pas de rencontrer des situations absurdes et d’être confondu avec des haltères. Fellation en épaulé-jeté par Phoenix Marie. Superman en levrette, position très technique, réservée aux professionnels. Le comique de situation est à son paroxysme.
La parodie du fameux clip d’Eric Prydz Call on Me devient prétexte pour se gondoler devant Jordi et l’iconique Rebecca More. Une séance d’aérobic bien farfelue.
Les diverses productions spécialisées dans le « fauxcest » (contraction de faux et incest, soit des situations proches de l’inceste mais qui n’en sont techniquement pas, ndlr) travaillent aussi leur fibre humoristique avec des scénarios invraisemblables où des demi-sœurs font tout pour faire craquer leurs demi-frères. Les scénarios sont à tel point repris qu’ils en deviennent un thème parfait de sketches et plaisanteries.
Ainsi, les studios de la Team Skeet se spécialisent dans cette niche. Pour Noël ou Pâques, Family Strokes sort toujours une scène absurde : on se rappellera longtemps de ce Lapin de Pâques à la libido très prononcée. Puis viennent les cortèges de vidéos avec des fellations cachées sous la table pendant le dîner, les darons peu attentifs qui ne voient pas leur fille chevaucher leur copain juste derrière eux, les sœurs obnubilées par la télévision ignorant la baise intense, mais discrète, qui a lieu juste à côté sur le même canapé.
On peut également mentionner les gens derrière les scènes Cam Soda. Souvenez-vous de cette course folle en hoverboard d’un T-Rex avec Kelsi Monroe.
Vous pensiez que j’allais oublier de citer Lee Roy Myers ? Le pape de l’humour dans le porno collabore maintenant avec Pornhub pour financer ses parodies fantasques et décalées. Difficile de ne pas se bidonner devant un Wood Rocket. La liste des méfaits de Lee Roy et de son équipe est longue. Sailor Moon, Bob l’éponge, les Simpsons, Aladin, Zelda, Games of Throne, le film Lego, Rick & Morty, DBZ, etc.
Bref, on se marre toujours avec le porno mainstream : qui rira bien, fappera bien aussi. Les ressorts comiques se répètent et restent néanmoins en surface. En effet, peu de critiques sociétales, peu de moqueries sur les défauts de nos contemporains. Les pornographes font dans le léger, comme les pratiques, ça balaie large, en consensus du cul, et ça ne prend pas de grand risque. En cherchant dans les productions queer, gay, artistique, vous trouverez davantage de subtils courts-métrages à l’humour pinçant, sur des thématiques plus engagées comme les règles, l’anticapitalisme, le féminisme, etc.
Si vous aimez l’humour, je vous recommande de fouiller les plateformes de ventes de vidéos. Il y a foule sur Clips4Sale, ManyVids, Amateur Porn, et même Modelhub. Pour ne citer qu’un exemple : Veronica Chaos, la ventriloque tourmente les contes et parodie des films comme Star Wars ou des séries comme Twin Peaks et Doctor Who, et elle finit toujours par baiser avec les marionnettes. Son travail est fantastique, elle a d’ailleurs elle aussi travaillé avec Lee Roy Myers cité plus haut.
Les pépites sont disparates, souvent en « one-shot », comme ce petit chef-d’œuvre repéré sur Twitter sur lequel je souhaitais attirer votre attention aujourd’hui, de Rich Rodney et Miss Demeanor (ne pas confondre avec Missy Elliott) avec Alexa Addams à la caméra. Le trio opère pourtant davantage sur une vibe hardcore, leurs autres vidéos ne faisant pas trop dans la facétie. Ils n’ont pas le decorum daddy dom/babygirl (DD/BG) d’un Bryan Gozzling avec Hook Up Hot Shot, mais l’univers BDSM et les pratiques sont du même acabit.
Je vous invite à regarder leur hilarante introduction, parodie d’une sitcom très 90’s, couplée avec le fameux fantasme du livreur de pizza. On se souvient avec émotion (ou dégoût) des Big Sausage Pizza, dont il perdure quelques réminiscences sur les tubes (notamment cet épisode avec une crise cardiaque désopilante à revoir sur Le Bon Fap).
Rich Rodney a débuté il y a peu, en septembre de cette année. Sa collègue Miss Demeanor est un peu plus ancienne, mais guère. Ces deux performeurs promettent, si leur collaboration continue dans ce sens. Vous pouvez acquérir pour une somme modique la vidéo complète sur le profil Manyvids de Rich ou sur celui de Miss Demeanor. Faites votre choix !
Eh oui, on aime se marrer en matant du porno.
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