Qui vivra, Vera (Flynn)
Propos affirmés, voix pétillante et bienveillance infinie ou, en deux mots plutôt qu’en mille : Vera Flynn. Précurseuse du milieu de la cam, à 28 ans, Vera sait ce qu’elle veut, et l’exprime avec clarté et engouement.
Elle est belle, Vera Flynn, et tout chez elle transpire la bienveillance et l’éclate. Entre body positivisme et pédagogie, celle dont les photos sont aussi douces que les propos s’est prêtée au jeu de l’interview pour Le Tag Parfait, pour votre plus grand plaisir – et le nôtre.
Douceur et bienveillance, depuis 2011
Vera, c’est l’équivalent porn de la bonne copine qui te prend par la main et te fait sourire, quand tout autour de toi n’était que chaos cinq minutes auparavant. Dans le combiné, sa voix chante la sensualité. À l’écran, son corps danse le plaisir.
Sur Cam4 depuis 2011, si son parcours a connu quelques tumultes, rien ne viendra entacher sa vocation première : sa carrière, c’est dans le porn qu’elle la voit, et elle n’en démordra pas. Affirmée, on vous dit. De 2015 à 2018, Vera Flynn a entrepris un parcours universitaire, période au cours de laquelle la belle met entre parenthèse ses performances porn, just in case. Pourtant, tout au long de cette pause, elle affirme avoir ressenti un besoin « viscéral » de s’y remettre, comme une vocation qui se rappelle à elle.
Début 2019, déterminée, Vera revient sur Cam4. « Le sexe constitue une partie très importante de ma vie, le travail du sexe également, et j’ai eu besoin d’être qui j’étais, parce que j’avais l’impression de me mentir à moi-même, c’était trop étrange », confie t-elle, « j’avais besoin de me consacrer complètement à ça, ça fait partie de mon identité. » Et ça se voit ! Devant l’objectif, Vera se veut sensuelle, et on lui concède aisément ce titre. « L’interaction du live, c’est quelque chose que j’adore », exprime Vera Flynn, « il faut comprendre en deux minutes ce que le client veut et ce qui va faire un bon skype, c’est un moment d’acting. » Pourtant, à l’écouter, cette assurance devant la cam n’est pas innée. « J’ai fait beaucoup de théâtre, plus jeune », poursuit-elle, « j’avais ce besoin d’être là, présente, de m’affirmer et de montrer qu’on peut être gros et bien avec son corps. »
Aujourd’hui, c’est sur Vends Ta Culotte et Instagram que l’on retrouve la pimpante Vera Flynn. Le travail du sexe faisant aujourd’hui entièrement partie de sa vie, Vera fait face au package qui l’accompagne encore bien (trop) souvent : lourdeur des internautes, sexisme, grossophobie et violence des abolitionnistes.
Pédagogie, valeurs et Vera
Là où une femme choisit comment user de son corps, on retrouve les éternels mécontent·e·s qui s’y opposent. Masculinistes ou abolitionnistes, face à elles et eux, Vera Flynn reste d’un calme olympien, et fait preuve de pédagogie… ou use de blocage, tout simplement. « J’essaye d’éduquer avant de m’énerver », détaille Vera, « on me dit bienveillante, j’essaye de laisser la violence de côté, et je sais que tout le monde ne peut pas le faire. »
Pourtant, profondément humaine, la camgirl a déjà été blessée par la violence de certains propos, notamment envers son corps. Il y a quelques mois, alors qu’elle poste des photos datées de 2015, c’est une vague de masculinistes qui vient s’échouer dans ses commentaires. « J’étais seule chez mes parents », explique-t-elle, « Ça fait mal, très mal. J’ai senti l’adrénaline, mais je me suis dit que j’allais ignorer la chose. » Plus facile à dire qu’à faire. Pourtant, la jeune femme y parvient, et fait de cette attitude son crédo. « J’ignore le négatif, même si c’est pas facile », poursuit-elle, « je bloque, j’ignore, sinon je me rends malade, et il ne faut pas. »
Son compte Instagram est un vrai temple de la pédagogie. « Je veux normaliser le travail du sexe et éduquer, je sens que je dois le faire, que c’est important », appuie-t-elle, « j’ai beaucoup de filles qui viennent me poser des questions, notamment sur le rapport au corps, sur le consentement, le rapport au sexe. » Vera dit également recevoir des retours positifs de la part de ses collègues quant à sa ligne éditoriale et la pédagogie affichée.
Quant à sa clientèle, Vera Flynn la chouchoute, bien consciente de répondre à une véritable demande. Show skype, show snap, téléphone rose, vidéos personnalisées et audios personnalisés, les spécialités de Vera sont aussi diverses et variées que ses qualités, et ses clients le savent. Il y a peu, l’un d’entre eux lui a même demandé d’augmenter le prix de sa prestation, une vraie preuve de respect et de reconnaissance de la qualité du travail fourni. « J’ai des clients qui font avec moi ce qu’ils n’osent pas faire IRL, je réponds à un vrai besoin », souligne Vera, « je me sens bien, et de plus en plus reconnue, autant pour le travail que pour l’éducation fournie ». Belle et épanouie, que demander de plus ? Eh bien, « normaliser le travail du sexe, et la bienveillance », demande, à juste titre, la camgirl. « Il faut être bienveillant, ça se perd », poursuit-elle, « au niveau du corps, si on est pas dans les normes, ce n’est pas grave. »
Porn et perception de soi
En plus de neuf années de carrière, le corps de Vera Flynn a également ondulé sur la courbe du temps. Avant son arrivée sur Cam4, Vera Flynn paradait déjà sur Stickam, où elle se faisait régulièrement bannir. La raison avancée ? « Un trop grand décolleté », confie Vera, « on m’a lors suggéré d’aller sur Cam4, notamment pour le côté un peu plus ‘communauté’. » La camgirl vit toutefois une réduction mammaire peu avant son inscription sur le site. « Logiquement, ton corps change », souligne-t-elle, « je suis passé d’un bonnet H à un bonnet E ».
L’année dernière, nouveau changement, et ce sont cette fois-ci 20 kilos qui s’envolent. « Pas parce que je n’étais pas bien », affirme Vera, « mais juste pour me prouver que je le pouvais. Et en perdant ces kilos, c’est malheureux, mais j’ai eu plus de clients ». Aucun changement pourtant du côté de ses prestations, le naturel est à Vera ce que le pain artisanal semble être aux confinés ces temps-ci : indispensable, et divinement pétri. « J’essaye de faire des photos et vidéos où je suis entière, même si c’est dur parfois de se regarder, parce qu’on a des complexes, etc. », énonce la camgirl, « mais j’essaye de faire un porno populaire où je suis moi même : oui, je suis grosse mais c’est pas une mauvaise chose, on peut être bien et être grosse ». Une affirmation qui, si elle semble évidente, est toutefois bonne à rappeler.
Dans ce travail, Vera Flynn voit un véritable challenge, dans toutes ses incertitudes, ses hauts comme ses bas. « C’est une mise en scène », explique la belle, « réussir à faire de l’argent à travers mon corps, qui je suis, c’est très gratifiant. » Et si Vera Flynn souligne son attrait pour l’échange et la théâtralité du travail du sexe, elle aime à rappeler également qu’au delà du sexe, « c’est du bonheur que l’on apporte. On l’oublie parfois, mais c’est vraiment ça ». Alors, Chez Vera Flynn, fappez nombreux, fappez heureux !
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