Human Time – La corde sensible
Je vous avais prévenu·es dans les Gifs, j’ai eu un énorme coup de cœur pour Human Time. J’ai une passion dévorante pour les cordes, le shibari reste mon fetish fétiche, même après des années à découvrir mille et une formes de restriction. Alors voilà, je vous laisse lire pour en savoir un peu plus sur mon choc cinémato-pornographique.
À l’écran, Nina Sever et James Aphelia, rien que ça. Si vous ne connaissez pas ces deux-là, laissez-moi vous en dire plus. Nina est une artiste-performeuse-créatrice-graphiste-photographe, bref, elle sait tout faire. Nina a réalisé deux épisodes de XConfessions, aisni qu’un nombre incalculable de vidéos en solo ou accompagnée… En plus de ses multiples talents, elle est à tomber par terre de beauté et de jovialité. Son partenaire dans la vie comme à la scène, James Aphelia, est quant à lui rigger, ou attacheur en bon français. Artistes aux multiples talents, il photographie, filme et performe. Pour ne rien gâcher, lui aussi est beau à tomber à la renverse. Tous les deux, ils ont même fondé le projet collectif Paraphilia, qui produit un magazine s’intéressant aux kinks et aux paraphilies en général.
Le film Human Time a été tourné durant le premier confinement au Royaume-Uni, en 2020 donc. Il se présente en deux parties distinctes, qui forment un tout bien ficelé. La première partie est plus douce, moins explicite, tandis que la seconde partie nous montre de belles scènes de jeu allant bien plus loin.
Nina et James ont laissé l’équipe de Thousand Faces capter dans leur intimité une séance de shibari. Entre suspension, sexe et domination en douceur, les deux partenaires offrent une vision plus fidèle de l’art des cordes que ce qu’on peut voir habituellement. Non, les cordes ce ne sont pas juste les harnais de buste qui compressent les seins comme chez Kink. Ici, c’est la tendresse et la douceur qui prime. Ça n’enlève en rien du côté éminemment BDSM de cet art, qui justement, sait jouer sur le fil de la lame. Pas à pas, le souffle s’accélère, les corps se tendent et s’abandonnent. James est l’attacheur idéal (selon moi, j’avoue) il joue et sourit, maitrise la situation de bout en bout et maîtrise le plaisir de Nina entre rudesse et attention.
On peut entendre un voice over écrit et interprété par Nina Sever, comme une poésie en prose, on entend ses pensées profondes sur le rapport de domination, son inclinaison pour les cordes, et la relation qu’elle entretient avec James. Navigant entre pensée sublimes sur le kink et le sexe, et ses intimes ressentis sur son rapport au corps, ce texte accompagne à merveille les images, sans sortir pour autant le spectateur du contexte masturbatoire et pornographique.
“How can I feel so much of you in me, to the point of nullifying myself to that sweet spot in zero gravity?”
Nina Sever
Thousand Faces, à l’initiative de Marcus Quillan, propose un porno qui se veut éthique, inspiré des mouvements indé, expérimental ou alternatif. Les productions sont pensées en termes d’esthétique mais centrées sur l’excitation avant tout. De la musique originale, une photographie pensée et repensée, des thématiques hors-normes parfois sont la clef de voûte de leur œuvre. Pour Human Time, c’est James Westlake qui se charge de la réalisation aux côtés de Marcus Quillan, ce qui nous donne cette ambiance colorée si propre au porno indé.
Comme je le disais en introduction, j’aime le shibari (appelez ça kinbaku si vous voulez, ou ligotage ou rôti de veau, peu importe.) Justement parce que cet art, et je pèse mes mots, sait jouer sur la douceur et la puissance, parce que c’est sensuel sans être obligatoirement sexuel comme bien d’autre pratiques. Le shibari se pratique parfois seul, ou entre amis, entre partenaires, dans les mains de professionnels, ou d’artistes, pour une performance. Bref, les cordes sont protéiformes. On peut tout en faire : de la détente à la contrainte en passant par la douleur, s’il est maitrisé, le shibari est un sport complet.
Rien qu’à voir les visages complices de Nina et James, je suis dans un état second. Car Human Time finalement, c’est un film qui représente l’abandon, et de facto, la confiance comme une forme d’amour.
Vous pourrez retrouver Human Time partie 1 et 2 directement sur le site de Thousand Faces en devenant donateur, ou la première partie avec un abonnement sur PinkLabel.tv.
c est de l art