Backroom Casting Couch
Ha, Backroom Casting Couch. Voilà maintenant cinq ans que son célèbre canapé en cuir noir, ses murs blanchâtres et sa lumière pisseuse sont devenus une véritable marque de fabrique, une patte reconnaissable entre toutes. Le concept est simple ; un type fait passer des entretiens à des filles qui rêvent de devenir mannequin. Et immanquablement, elles finissent sous le bureau.
L’en-tête du site est assez claire : « Nous filmons des filles qui sucent, qui baisent, qui avalent et qui la prennent dans le cul juste pour avoir un job. J’aimerais toutes les engager, mais je ne suis pas agent…et il n’y a pas de poste dans le mannequinat. » C’est ce qui se passe : deux-trois questions, souvent d’un cynisme fabuleux, et c’est parti. Après une bonne séance de fap, quand il est temps de reprendre son souffle et ses esprits, nombreux sont ceux qui sont soudain pris d’une amère culpabilité : cette petite brune à l’air triste, là, elle ne sait pas qu’elle vient de se faire avoir ! Bien sûr que si. Pour des raisons évidentes, tout cela est faux : elles savent toutes qu’il n’y a pas de poste à pourvoir et qu’elles sont là pour tourner dans un film porno, ni plus, ni moins. Bang Bus veut faire croire qu’on peut baiser quand on veut, à condition d’avoir la gouaille. Backroom Casting Couch, lui, veut faire croire que l’argent et le pouvoir amènent le sexe. Même plus besoin de faire le moindre effort : les filles sont attirées comme par magie, toutes prêtes à obéir. En ce sens, Backroom Casting Couch permet de répondre simultanément à plusieurs fantasmes, qu’ils soient sexuels ou issus de l’imaginaire collectif. Ce n’est pas pour rien qu’il est devenu une véritable partie de la culture d’Internet, une mythologie à part entière.
Mayflower Incorporation, le propriétaire de Backroom Casting Couch, détient également le non moins célèbre Exploited College Girls. Les actrices n’ont jamais plus de trente ans et l’atmosphère générale est toujours résolument amateur : des filles de tous les jours, comme tu te les imagines en regardant le plafond quand tu as besoin d’un peu d’aide pour trouver le sommeil. Mais en soi, finalement rien de bien original…
La clé du succès de Backroom Casting Couch c’est son côté sulfureux. Les messages s’accumulent sur nombre de forums : est-ce que tout ça est réel, est-ce qu’elles se font vraiment avoir aussi bêtement ? De véritables confréries de galants chevaliers s’organisent contre le site, ignorant complètement qu’ils sont les seuls à y croire. A forcer de crier au loup dans tous les sens, il n’est pas impossible qu’ils aient contribué à la popularité du site. N’empêche qu’un certain nombre d’histoires embarrassantes gravitent autour d’Eric Whitaker, le seul hardeur de Backroom Casting Couch, visage flouté depuis ses premiers tournages en 2008. Antonio Gonzalez, son patron, nourrit un goût immodéré pour les teens, les vraies. Le jailbait a pris tout son sens pour lui fin 2011.
Whitaker, seul et désespéré, trompe l’ennui en publiant les résultats de ses analyses sur Twitter : le bougre a choppé de l’herpès. Mais il continue de tourner. Sans capote. Plus léger : l’année dernière, alors que tout le matériel est en place et que l’on attend plus que l’heureuse élue, c’est sa mère qui déboule, furieuse. S’en suit un bref échange d’amabilités avant qu’Eric Whitaker ne prenne la fuite au volant de sa voiture. Situation authentique ou publicité facile ?
[youtuber youtube=’https://www.youtube.com/watch?v=nGYtE-4qWxs’]Tout le monde n’est pas d’accord à ce sujet, mais un précédent événement alimente la thèse de l’opération de communication foireuse. En 2010, une rumeur circule : Elizabeth Hawkenson, qui a tourné pour Backroom Casting Couch, aurait perdu sa bourse universitaire après que sa vidéo ait été signalée à l’administration de l’Arizona State University. Assez rapidement, la rumeur s’avère fausse. Mais ça a marché : le trafic du site augmente. Il n’est pas impossible que la fameuse lettre anonyme qui a tout déclenché ait été rédigée et envoyée par Whitaker lui-même. Certains pensent que ce sont les /b/tards qui sont responsables. Toujours est-il qu’après avoir promis à Elizabeth Hawkenson que sa vidéo n’apparaîtrait que sur la section payante du site, Whitaker l’a balancée sur tous les tubes gratuits possibles. La pauvre ingénue y affichait clairement sa carte d’étudiante… plus scandaleux encore que tout le reste, Eric Whitaker semble n’avoir jamais été attaqué en justice. Insubmersible.
Le vrai plus de Backroom Casting Couch, le véritable secret de son succès, c’est sans aucun doute son côté dégueulasse. Un peu comme tout ce qui relève du tag #audition. Pour beaucoup, l’industrie du porno est sordide, peuplée de prédateurs prêts à abuser de la faiblesse de jeunes filles naïves. Eric Whitaker a choisi de jouer sur ce fantasme en cultivant une image de parfait salaud. Qu’on l’aime ou pas, ça marche : de scandale en scandale, il fascine, il attire, il gagne de l’argent. Une preuve vivante que le bad buzz n’existe pas.
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