Bang Bus
Bang Bros « woooooooooorld famous », c’est sous cette belle bannière que le porn en ligne au début des années 2000 prend une gifle monumentale. Kristopher Hinson et Penn Davis montent le studio Bang Bros et vont rafler la mise pendant presque une décennie à la barbe des studios classiques.
Durant la seconde partie des années 90, le public lassé des grosses productions et des pornstars inaccesibles, se tourne vers le porno amateur alors en pleine expansion en parallèle de la démocratisation d’internet. Le porn amat’ répond à une nouvelle demande : l’excitation qui découle d’une réalité sexuelle tangible. On veut y croire, pouvoir se projeter dans l’image. Le problème du porn amat’ c’est qu’il est mal filmé et que les filles ne font pas forcement fantasmer. C’est alors qu’apparait le style gonzo (popularisé par John Stagliano), qui offre une première alternative à la pornographie traditionnelle en introduisant le style POV et en réalisant un fantasme simple : coucher avec la (bonne) fille d’à côté.
Le studio Bang Bros synthétise ces avancées et propose en plus une catégorisation des fantasmes par niches (les premiers « tags ») afin de mieux cibler la demande du public. Ils inventent alors le modèle de network qui sera repris plus tard par les empires Brazzers, Naughty America ou Reality King, c’est à dire une nébuleuse d’une trentaine de sites répondant à chaque besoin, ou inventant un besoin. Parmis ces niches, émerge la plus célèbre du studio : le Bang Bus.
C’est un van conduit par Nick Klug, qui se balade dans les rues de Miami pour trouver des petites pépées. A son bord, un caméraman (Greg Entner, aka Dirty Sanchez, un douchebag macho et réalisateur chez Bang Bros) et un hardeur dont on se fout un peu du nom en général. C’est donc trois potes un peu débiles, qui partent à l’aventure pour pécho des filles. C’est vous, c’est nous, des jeunes qui ont la vingtaine qui rigolent bien fort en se tapant sur le torse. Les types typiques des campus américains, figure comprise par le monde entier grâce à la puissance d’Hollywood.
Ils repèrent une fille et commencent à la draguer, lui proposent de monter à bord quelques minutes afin de faire connaissance, elle hésite toujours, rajoutant du réalisme à cette technique de drague d’une lourdeur sans nom qui ferait fuir 99,99% des filles sur Terre. Elle monte, rencontre les types, répond à leurs questions, est gênée, puis ils sortent du fric pour lui demander de se déshabiller puis enfin baiser le bonhomme au fond du van, le tout filmé caméra au poing. Elle accepte, comme par magie (la magie du porn). La fille était montée pour cinq minutes, elle se fait dégager quarante minutes plus tard, tringlée, sans thunes et sous le rire gras de nos trois compères. C’est le Bang Bus et c’est un pan entier de la culture porn (cf clip St-Valentin d’Orelsan qui lui rend hommage).
Plus c’est gros, plus ça passe, et tout comme le tag #audition (NetVideoGirls, Pierre Woodman, Casting Couch…), le Bang Bus joue sur ce fantasme universel, qu’une relation sexuelle peut arriver à n’importe quel moment, suffit d’être malin et d’avoir de la tchatche – en plus du fait que derrière chaque fille de la rue, se cacherait une cochonne potentielle. Et de la même façon que le tag audition a toujours été bidonné (n’en déplaise à Pierre Woodman), le Bang Bus engage des actrices professionnelles ou semi-professionnelles, et ne prend pas des filles au hasard. C’est tout l’enjeu de cette petite mythologie contemporaine de le faire croire.
La série Bang Bus couvre plus d’une décennie soit plus de 230 épisodes. Mais elle a ralenti sa course, tout comme la maison mère, dont les productions et l’audience sont en déclin depuis 2008.
Sources et infos :
Studio Bang Bros – Réalisateur : Dirty Sanchez jusqu’en 2007.
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