Identité Nationale
Toi aussi tu les kiffais. Mens pas, toi aussi tu fantasmais sur Selma et Hanane, les deux beurettes de ta classe, les petites mignonnes bien élevées au sourire timide. Celles qui étaient toujours au premier rang, qui avaient des bonnes notes, qu’on n’entendait jamais et qui devaient très certainement être terrorisées par leur père. Tu matais leur petit cul tout fin engoncé dans leur jean de chez Fabio Lucci, leur poitrine en pleine croissance dans leur chemise mal coupée, et tu te demandais bien à quoi elles pourraient ressembler si tu leur retirais leur voile et que tu les désapais, si tu pouvais enfin voir leurs cheveux et t’y agripper sévèrement pendant que tu leur faisais regretter 14 ans d’éducation coranique. Ça c’était quand on était au collège, à l’époque ou elles avaient encore le droit de porter leur hijab en classe et où toi tu te branlais sur les bouquins de cul 80’s que t’avais piqués dans le grenier du daron de ton meilleur pote. Tu venais de découvrir que toi aussi tu produisais du sperme et t’étais déjà chaud comme un couscous, tu voulais toutes les attraper et leur faire passer le goût du miel, et ce malgré les 2 minutes 20 qui te suffisaient à éjaculer.
Et puis le temps a passé. T’es rentré au lycée. Les opérateurs internet ont inventé les forfaits ADSL illimité. Pendant que tes parents regardaient pas, tu t’arrangeais pour DL des photos cochonnes sur la tour familiale que tu cachais bien soigneusement dans un dossier obscur de tes Program Files. Le reste était encore payant, et même les trailers vidéos étaient risqués à regarder. Les beurettes aussi avaient changé. Selma et Hanane étaient parties en internat mettre à profit leurs grandes capacités et obtenir un diplôme, pour un jour se heurter à un ascenseur social bloqué. Tu les as plus jamais revues que dans tes fantasmes ou tu les prenais en levrette en écoutant Khaled. Maintenant celles qui hantaient ton esprit, c’était Latifa et Rizlaine, les deux grandes gueules en survèt’ Lacoste qui foutaient la merde au fond du bus. Elles étaient différentes des autres meufs arabes que tu avais connues jusque là. Elles écoutaient du RnB et Diam’s, et pour elles c’était pas un problème de sortir avec des mecs ou de se déguiser en pute à 2 dinars. D’ailleurs, d’après ce que disait Jimmy (le petit caïd Tacchini qui se les était tapées chacune à une semaine d’intervalle, rompant presque le lien d’amitié indestructible qui régnait entre ces deux jeunes gazelles en fleur), elles n’hésitaient pas à se mettre à genoux tant que t’avais un peu de shit à faire tourner. Par contre dès que t’avais envie d’une petite balade dans l’oued, dès que tu demandais plus, c’était mort. Mais toi ça te suffisait à te faire des films. Tant pis si elles payaient pas leur teucha, dans ta tête c’est toi qui commandes et t’avais franchement pas l’intention des les laisser faire leurs mijaurées.
A tes 17 ans, tes parents ont commencé à anticiper ta vie d’étudiant et t’ont offert ton premier ordinateur portable. Joie intense, mais tout de même grande frustration de constater que malgré le wi-fi qui aurait pu te permettre de te palucher tranquillement dans ta piaule, les sites porno restaient payants. Alors ni une ni deux, t’as débarqué chez tes potes avec ta machine, et tu t’es empressé de bourrer tes 50 gigas d’espace disque avec des bons gros boulards français bien gras.
Et puis un jour, juste au moment ou ça commençait à te gaver de voir Delfynn Delage se faire prendre le cul par Sebastian Barrio et ses potes noirs, on t’a parlé d’un truc qui allait changer ta vie pour les années à venir. Entre-temps t’étais rentré à la fac, tu vivais à la grande ville et t’avais commencé à devenir pointilleux. T’avais niqué ailleurs qu’en catimini dans ta chambre d’adolescent, et avec des filles qui en voulaient un peu plus que tes copines de lycée auprès desquelles tu souffrais de la comparaison avec tes potes qui se les étaient déjà faites. T’avais gagné en confiance, ton esprit et ta bite avaient enfin fait la paix. Ce truc magique, c’était Youporn. Hourra ! Internet avait enfin libéré la branlette. Et ce site avait plein de potes : Xvidéos, Pornhub, Redtube… Autant de buffets gratos qui allaient te permettre de devenir le gros pervers hype que tu as toujours rêvé d’être. Mais dans un coin de ton esprit, t’avais toujours un vieux fantasme. Malgré les minettes qui sont passées chez toi, et malgré les moments de gloire solitaire que t’ont procurés Chloe Dior, Gianna Michaels, Lisa Marie, Lela Star et leurs innombrables copines, tu pensais toujours à tes beurettes. Selma et Hanane, Rizlaine et Latifa, et plein d’autres auprès desquelles tu étais quand elles ont découvert l’alcool en soirée étudiante, mais avec qui t’as quand même jamais réussi à ouvrir le sésame. Après tout ça, tu veux toujours pénétrer dans la Caverne d’Ali Baba et jouir pendant Mille et Une nuits. Elles vont voir, toutes. Si elles ont jamais voulu baisser leur culotte avec moi, c’est moi qui vais aller chercher leur cul. J’ai la maitrise des tags, et avec mon clavier je baise qui je veux, quand je veux, et (quasiment) où je veux. Vous allez payer pour ces années de frustration.
C’est parti. L’appart’ est fermé, le rideau est tiré, t’as déjà fumé un joint et t’es bien calé dans ton fauteuil, prêt à te taper une bonne session « Délices de l’Orient ». T’as même prévu quelques baklawas pour calmer la fringale synaptique qui va arriver quand tu seras en train de t’essuyer. Tu testes un premier tag, LE tag : #beurette. 1 seul résultat sur Pornhub, pas énorme. Ca va un peu mieux chez les autres, notamment chez Xvidéos qui est quand même bien chargé en la matière. Mais surtout, c’est pas très varié. Entre « Jeune arabe défoncée », « Arabe anal dans la cité » ou « Jamila la salope arabe », t’as vite deviné le ton de ce qui t’attend dans la suite de tes recherches : du gangbang brutal, de la soumission, et de la beurette réduite à l’état de sac à foutre pour grands frères en Req1 et producteurs dégueux (on compte pas mal de vidéos de casting chez Pierre « Ah-t’aimes-ça-la-sucette-toi-hein-sale-petite-pute-de-chienne » Woodman). Le voile est bien en vogue aussi, et tu tires assez vite la conclusion que le hijab est à la beurette de cité ce que les talons aiguilles sont à la pornstar ricaine : un accessoire vital qu’il ne faut surtout pas enlever, quels que soient le lieu, la situation, ou la dose que tu prends. En tapant #arabe, idem. Que de la minette à la peau mate qui se fait maltraiter par toute la MJC de Montrouge. Léger malaise, d’autant plus que t’étais pas venu pour ça. Ok, tu voulais une revanche sur la vie, mais le but n’était quand même pas de les envoyer se faire prendre par tous les associés de Yusuf Fofana en même temps. Non, on va plutôt aller voir ce qui se passe à l’étranger. Les ricains au moins, pour la violence sexuelle, ils ont Sasha Grey. Peut-être qu’ils laisseront les beurettes tranquilles.
Tu traduis donc juste le tag, pour un très simple #arab. Là, ça change un peu. C’est à dire qu’on a l’impression que tout l’amateurisme du monde arabe s’est donné rendez-vous sur les tubes anglophones. T’en veux de la grosse irakienne qui se déshabille sous les ordres de son mari qui la filme de travers ? Tu n’as que l’embarras du choix. Une sorte de plan #BBW en fait, sauf qu’elles ne sont pas toutes Beautiful. Et t’as intérêt à aimer les pixels. Cependant tu peux y trouver ton compte, dans le sens ou ça répond à tes interrogations de préadolescent boosté aux hormones qui se demandait à quoi pouvaient bien ressembler ses voluptueuses tantes de Tunisie sans leur djellaba, et si là-bas aussi elles aiment ça. Apparemment ouais, au vu de la réaction une fois qu’apparait ce drôle de zboub pixelisé… Mais bon, chez eux le biz n’est pas vraiment le même. Faut croire que les risques de lapidation les effraient…
Au final on se rend compte que l’offre reste assez conditionnée, et que c’est le rapport de force racial qui intéresse. Un peu comme ce qui se passe outre-atlantique (ce qu’expliquait Spock Buckton dans l’interview qu’il a accordée au Tag, ici), pas de place pour la fantaisie ou l’originalité, ça n’intéresse pas tonton Roger. On veut du dur, du violent. Faut briser la barrière culturelle, faire kiffer le rabzouz et les nostalgiques du Général. Tout ça fleure bon l’OAS, et l’Algérie n’est jamais très loin dans le porn beurette made in France. D’ailleurs c’est presque devenu une spécialité nationale, une sorte de jambon de montagne hallal fait spécialement pour être exporté de l’autre coté de la Méditerranée. La #beurette est un produit bien de chez nous, c’est même la majorité de ce que vous offriront les tubes si vous tapez #french. Et sur le Coran on fait ça bien : du #ass, du #hardcore, du #DP, du #deepthroat… Même du #asslick, pour être complètement tendance.
Pour ce qui est du professionnel, on trouve pas mal de microsites spécialisés dans la mise en scène de clichés, pour bien te donner l’impression que tu pécho ta petite sœur ou ta cousine du bled. Néanmoins, peu d’actrices atteignent le statut de Pornstar, si ce n’est quelques unes dans les 90’s ou Yasmine aujourd’hui, qui vient de terminer son contrat avec Dorcel (mais Le Tag Parfait vous donnera plus de détails sur le marché dans peu de temps). Cette dernière est d’ailleurs la seule à dépasser le cliché et donne dans un porno plus glamour (un porno du Toucan quoi), et je dois avouer que même si en général je m’emmerde devant un Dorcel, ça fait plaisir de voir enfin une beurette baiser ailleurs que dans une cave ou un bar à chicha. Parce que ouais, dans mon cerveau aigri, j’aurais quand même proposé mieux que ça à toutes ces petites beurettes que j’ai connues. Oui Leïla, même si je t’en veux toujours de m’avoir juste allumé à cette soirée d’intégration Pharma, au fond de mon cœur de branleur y’a encore une place pour toi.
On veut un CitéBeur hétéro !
Ps : elle respire l’afro-américanisme, la beurette K1RI de la pénultième pic :/
c’est bien écrit ça mon petit, comme d’hab en fait 😉
Vraiment très cool cet article !
Tu a tout a fait raison YoosF ,cet article me remémore mes années collèges , et les premiers fantasmes , et les premières expériences …
Quelle verve! 🙂
J’ai beaucoup ri, merci le Tag. Ça fait du bien!
C’est très rarement que j’arrive à me tordre de rire devant un texte.