Review sensible : Lost & Found

Avec sa série Romance pour couples chouinants, New Sensations emmène la quine aux cimes. C’était loin loin d’être gagné, confère le design du site qui tient davantage de l’agence de mariage ukrainienne, que des bukkakes de Tori Black. Pour un gentil garçon comme moi qui affectionne essentiellement les body fluids, il y avait de quoi douter dur dur de mon engouement pour la chose. La review de Lost and Found par XCritic aura achevé de me convaincre à faire le premier pas. Je pensais voir un film érotique TMC, j’ai rencontré l’Amour dans chacune de mes branlettes tourbillonnantes. Le voilà donc, le porno de mes rêves, le Graal d’une vie meurtrie par les tubes ? Review extatique, âmes insensibles s’abstenir.


Ça commence comme un sucre d’orge. Une voiture dans la suburbia nocturne, un pas de danse un peu gauche, deux silhouettes amusées qui rentrent à la maison. La séquence est pudique, sans fausse note. Chose rare pour un porno, vous l’admettrez volontiers. Les noms défilent, on les regarde à peine. On entre dans la danse, on laisse faire l’insouciance. Il y comme une odeur d’ailleurs dans le générique de Lost and Found : il est 1min30 et je suis circonspect.

I got the Powell

Et ce n’était que le générique… La suite m’a mis sur les fesses, j’en ai fait tomber ma sucette. Il faut dire que la bougresse m’a pris par surprise. Je ne m’attendais pas à une scène de cul si précoce, porno pour couple oblige. Mais boum, badaboum, elle déboule, sans toquer à la porte. Ellipse, les deux silhouettes sont maintenant dans la chambre, l’enjeu est clair. Des baisers, des corps qui frottent et se défroquent. Du désir qui respire mais pas de tension excessive, ni de dirty talk inutile. Lumière froide qui met en évidence leurs peaux pâles, marquées par les caresses et les griffures d’un rosé délicat. Reality-porn mieux que ta 3D zoom-zoom-zen. Cerise d’un gâteau déjà goulu : un cunnilingus qui chavire en anulingus. L’Amour, vous disais-je ! Zoe Voss, veux-tu m’épouser ?

Une scène de baise au goût nature. Air connu : j’ai été ce mec-là, j’ai connu ces filles-là. J’y ai vu mes ex, toutes mes ex, celles que j’ai déjà eu et celles que j’aurai peut-être (je m’adresse à toi, lectrice aimante). Pour être honnête, je ne m’en suis toujours pas relevé. Pince-mi et pince-moi sont dans un porno.

Comme à la maison

Alors j’ai coupé le film à la fin de la scène, non sans avoir versé une larme pour le pauvre Xander Corvus qui s’endort sur sa peau de chagrin (vous verrez pourquoi, ce serait un comble que de spoiler un porno). Je l’ai relancé quelques jours plus tard, sachant bien que rien n’égalerait cette première scène. Alors certes, la suite ne m’a pas transcendé l’urètre autant que cette entrée en matière, mais rien de dramatique pour autant. Au contraire, un grand moment de bonheur, des sensations pures. Bref, du porno comme on ne fait pas ; prenez des notes, amis scénaristes / réalisateurs.

Le script est complet, oscillant avec justesse entre comédie romantique et scènes de baises ô combien chatoyantes. L’espace d’un instant, j’ai cru voir le pendant porno d’un épisode de Tell Me You Love Me [Ndlr : ne pas confondre avec Dis moi que tu m’aimes de B. Root. Hinhin], le drama en moins, quelques sourires câlins en plus.

La grande force de Lost and Found, outre cette première scène qui m’aura fait oublier le reste : les acteurs, toujours dans le ton, tant dans les scènes de comédies que dans celles de chafouinage. ET PUTAIN, ÇA FAIT DU BIEN. Le jour où les frenchies sauront en faire autant, on aura fait un grand pas vers le porn de demain. Regardez notamment les deux nerds (Kimberly Kane et Chad Alva) s’aimer entre deux parties de XBox et prendre le temps de mettre pause lorsqu’ils lâchent la manette. Le souci du détail, l’amour du travail bien fait.

Same player fap again

On ne se contente pas de mettre à l’amende le reste du porn-game, on donne aussi des leçons au cinéma traditionnel. Mention spéciale à Xander Corvus, garçon sensible en short lycra et voix de bicrave. En plus d’avoir le blaze le plus foufou du monde, l’homme se paye le luxe de redéfinir le Boy Next Door (n’en déplaise au boss nazi qui lui préférera James Deen le pizzaïolo). Mais comment ne pas craquer pour cette gueule d’adulescent, qui change teeeeeellement de ces salauds poilus/musclés qu’on nous impose ailleurs ? Xander Corvus, c’est toi, c’est moi, plus tous ceux qui le veulent.

Seul hic, la présence de la goulue Lexi Belle et du stéroïdé Tony DeSergio, qui paradoxalement font tâche dans le décor. Trop pro, trop porn sûrement pour une production si précieuse, dont les acteurs font tellement next door que c’en est parfois troublant, je suis allé toquer ma voisine pour vérifier que le monde réel était bel et bien plus terne. Mais le mérite est là, malgré tout, dans les efforts de leur jeu pour ne pas se prendre au sérieux, et même dans leur sex-scène qui change de leurs habitudes. S’ils ne réussissent jamais totalement à se départir de leurs atours de pornstars (contrairement aux autres acteurs), on applaudira l’effort. Et puis, Lexi Belle : ‘nuff said.

Say whhhhhhaaaaaaaaaat ?

Au rang des petits moins, citons aussi l’histoire en elle-même, qui ne brille certes pas pour son originalité mais qui s’en sort avec les honneurs. Rappellez-moi la dernière fois que vous avez vu un scénario de porno à la fois cohérent et séduisant ? Ouais ouais, suivez mon regard, il vous emmènera vers les abîmes du néant de mes couilles. C’est justement ça qui fait de Lost and Found un tel bonheur pornophilisé. Alors certes, pas de #tranny ni de #BBW, pas de #bukkake et encore moins de #cumswap, rien que des positions classiques et quelques éjaculations nombrilistes. C’est propre, c’est gentil, c’est toudoudou, à regarder au coin du feu avec sa copine, ou sa maman.

Confession : avant de voir le film et sa première scène, j’étais persuadé que je ne pourrais plus jamais jouir sur des poses aussi convenus… Mais j’ai vu, je suis venu, et je suis convaincu. C’est bandant, comme je n’avais peut-être jamais connu ça. Je pensais mater un porno cucul, j’avais sous-estimé ma propre sensiblerie. Mon coeur criait famine, il est repu mais il en veut encore, om nom nom nom. Un autre porno est possible, il cache entre la barbe de Xander et les lèvres de Zoe. Allez venez, entrez dans la danse, c’est notre jour de chance.

« We need to go deeper. That’s what she said »

Mêmes joueurs jouent encore. Comble du bonheur, une partie de l’équipe s’est retrouvée sur Dear Abby (scénarisé par Jacky St James). Vu les commentaires d’XCritic, croyez bien que la review est déjà prévue :

“Every one from a first time porn watcher to a veteran like myself, will find every aspect of “Dear Abby”, not only enjoyable as a story, but have some powerful jerk off scenes that you can watch over and over.”

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