Retour à la tension II : la sextape
Le tag parfait est une quête, une utopie et la sensation qui en résulte, est une poussée d’adrénaline, un véritable cocktail de drogues, comme l’écrit si bien Judith Reisman, qui semble entre les lignes pas mal bouder son plaisir. A travers cette mission, c’est peut-être le premier porn que l’on recherche, celui qui savait nous projeter contre les murs, celui du vertige, de la première aventure… C’était avant qu’internet vienne déverser sa corne d’abondance, partout, en permanence. Enfilez vos casques à pointe il pleut du porn, par hélicos, semi-remorques et portes-conteneurs ; il est balancé à 3-6 sans interruption ; ça s’appelle le miracle de l’internet, et on va pas s’en plaindre.
Je me rappelle mes premiers porns comme mes premiers baisers, la VHS de Basic Instinct, le moteur de recherche pété d’AOL, le porn de Sapphic Erotica et les quelques mpeg gardés au chaud dans un dossier secret avec l’arrivée de l’ADSL, ces NetVideoGirls, ces sensations pures. C’est donc ça que je recherche, la boule au ventre, le coeur à deux cents, la tension, bref vous connaissez ce qui m’anime, et chaque fap cherche cette alchimie.
Ce qui agite le porn depuis quelque temps c’est la sexcam, ce qui agite les ados c’est le sexting, ce qui agite mon petit coeur c’est de recevoir une sextape dédiée. Du plus loin qu’il me souvienne, j’ai toujours bloqué sur le tag #masturbation : regarder une fille qui se caresse sur un lit, observer sans être voyeur, juste spectateur du chemin vers l’orgasme. Le petit souci avec ce tag, c’est qu’il est globalement très chiant dès lors qu’on accède à une vie sexuelle active, mais il existe une alternative pour lui rendre sa virginité, c’est de se le faire offrir.
Le sex-skype fonctionne bien mais il est frustrant. Il faut se concentrer sur deux trucs à la fois et le désavantage du direct c’est qu’on ne peut pas tellement prédire l’orgasme ; disons que quand il part et que t’es pas synchro, il est déjà trop tard. On ne peut pas non plus cliquer sur pause, revenir en arrière, se le garder sous le coude pour le mater furtivement au bureau ou passer un bon moment avec dans son bain. Enfin, il y a cette putain de micro-fenêtre qui te renvoie ta tronche comme si tu te branlais devant ta glace (ça allait quand on avait 12 ans, mais faut pas pousser, on a grandi et maintenant il existe les réseaux sociaux pour ça). Skype est donc réservé aux gens qui aiment toucher l’instant. Pour les autres qui préfèrent les rediff et que le présent angoisse : il existe heureusement une autre solution.
Plus fort que le sexe en direct, il y a donc la sextape, comme si la Saint-Valentin tombait le jour de Noël. A quoi ça ressemble ? C’est un honnête fichier vidéo, qui met plus ou moins de temps à arriver selon la qualité de compression et les moyens de transfert, c’est un présent que l’on reçoit quand on est gentil et qui fout une gaule immense, du genre à toucher le ciel avec le gland.
Incroyable qu’une vidéo de 5 minutes puisse avoir autant de puissance. T’imagines la même chose sur XVideos, tu lui craches à la gueule, tu lui dis de retourner chez sa mère, qu’elle revienne au moins avec un tag #milf #threesome #seduction, enfin le truc de base, et plus de 10 minutes parce qu’on n’est pas des porcs.
Ici c’est une tout autre chanson, c’est du cinq minutes tendu, sec et brutal, un truc à ne pas dépasser la dose, du suspense à tous les étages, à retenir les murs pour ne pas qu’ils tombent. Elle est là la belle tension, celle qui pue la dope, la poussée d’adrénaline dans le ventre et les organes génitaux, et ces fameuses sécrétions de testostérone, d’ocytocine, de dopamine et de sérotonine comme le note la future femme de mes enfants Judith Reisman qui commence sérieusement à m’exciter avec tous ces mots en “-ine”.
Un temps défini, ça permet d’anticiper, tu sais vers quoi et où tu vas aller, tu sais aussi comment ça va se finir, c’est-à-dire aux 9/10ème de la vidéo : dans un orgasme fantastique (ou même un squirt, si les planètes te sourient). Puis c’est pas n’importe quelle vidéo, c’est la tienne, on te l’a offerte, elle est pour toi et uniquement pour toi, pas pour 3 millions de fappeurs. Certains aiment bien se branler entre copains, c’est leur choix même si je ne partage pas leur petit délire, alors j’imagine difficilement des milliers de mecs faire ça en même temps, surtout sur une fille que je connais.
A vrai dire ça me fout franchement la gerbe. Quand je regarde une vidéo sur un tube, j’essaye d’oublier quel dossard je porte et j’imagine être Robinson sur sa petite île pépouze face à une noix de coco. Alors si j’ai une vidéo dont je suis l’unique possesseur, je la vois comme un trésor, à ne surtout pas partager, c’est pour moi et rien d’autre, ma cassette, ma biche ; mon Vendredi, ma vie sauvage.
Il faut pas mal de confiance pour tenter l’aventure, le danger réside évidemment dans la diffusion de la sextape sur les internets. Ne soyez donc pas chien, faites que ça soit donnant-donnant. Pratiquez l’échange de sextape en guise de contrat tacite, même si filmer sa quine, ses balls et son cul reste un exercice assez effrayant. Si vous êtes tout de même tenté un jour de jouer aux fdp, sachez que St Pierre dans son fauteuil en cuir vous regarde du coin de l’oeil avec son stylo rouge au-dessus de sa guest-list, ça serait con de passer à côté de l’ultime party.
L’histoire pourrait s’arrêter là, mais on est trop malin. La première étape est la sextape comme une offrande (j’invite d’ailleurs toutes les lectrices du tag à m’en envoyer une, je les garderai près de mon coeur, voici mon mail perso), la seconde est l’échange de sextape et la dernière étape est la commande. C’est la dernière phase du porn, le sur-mesure ; tu commandes tes tags, ton scénar, tout ce qui te passe par la tête et tu attends de recevoir le cadeau de ta pornstar maison. C’est jouissif, c’est le futur et ça donne clairement envie d’accélérer le temps.
Quand le porn classique t’emmerde, quand le porn de masse ne te fait plus rien, le porn a toujours une solution. C’est la sextape-cadeau, la sextape-nounours, la sextape d’amour, c’est du concentré de vitamines pour mojo. Le porn est sans limite, il y a toujours une nouvelle porte à ouvrir. Si tu en as marre de chercher des tags et de tomber en permanence sur le néant, oublie les tubes et commande directement tes envies. La tension ne tient parfois à rien, une fille, une caméra, un écran, quelques coups de poignet et le tour est joué.
“Je suis la belle vie sous un autre angle, faut pas t’inquiéter”
Image en une extraite de la sextape de Kim Kardashian, qui n’avait apparemment pas passé d’accord tacite.
Très bel article !
Le home made, ce goûter nocturne.
Pour faire une sextape perso tu vas sur Livejasmin ou autre site du genre pour 5 euros t’as un couple qui te fait ce que tu veux en live.
C’est dommage d’être passé à côté de l’article
Le Brag Parfait ?
Qu’est ce qui t’empêche d’essayer ?
Aucune animosité de ma part, c’était plus pour vous titiller. Apparemment c’est réussi ! Non mais c’est vrai, après l’interview de Natasha Nice et cet article vous avez le don de nous renvoyer à nos pauvres et tristes petites vies… ça devient presque indécent de teaser le lecteur à ce point !
Sinon, pour répondre à ta question, je ne dispose pas votre liste de contacts et d’admiratrices. Je peux toujours t’envoyer ma sextape pour enclencher le mécanisme mais je ne suis pas sûr que tu sois intéressé (haha) !
Rien à voir avec tout ça mais je ne trouve rien sur votre site concernant Remy LaCroix (pas même une brève)… Vous ne seriez pas passés à côté quand même ? Je ne jure que par elle en ce moment.
Bisous.
On a pas des admiratrices qui nous envoient des sextapes malheureusement, mais si tu as une copine, un plan cul ou autre, c’est à ta portée (le skype-sex par exemple c’est quand même un relativement populaire).
Pour LaCroix, ça dépend des rédacteurs, on parle finalement assez peu d’actrices, c’est surtout quand on a un kiff perso et ça je peux pas les pousser à aimer quelqu’un. Je l’aime bien mais c’est comme les autres filles chez Elegant Angel, je trouve que ça tourne pas mal en rond. Possible que je devienne aussi un vieux con ceci dit.
Grosse tension, je pete un BLEU-CA.
La punchline B2O pour finir l’article, la « Gonzo Touch »
Tu parles comme un saint homme ! J’ai dodiné de la tête à chaque ligne, 100% d’accord.
Et un ptit B2o en conclusion c’est toujours propre
J’ai failli pleurer au début.
On en parlera vendredi prochain si tu veux, tu pourras pleurer sur mon épaule.
mais quelle est cette dernière image ? c’est si …
Collection privée 😉
Non seulement je trouve que cet article est très bien écrit mais je le trouve brillant, parce qu’il explique tellement cette tension qui, dès la sonnerie du téléphone entre deux sextos, fait monter la tension.
C’est beau, c’est bon… ces cadeaux sextapes exclusives qui ne se consomment qu’entre deux (même pas amoureux)
amants passionnés.
BRAVO et MERCI.
🙂