Julia Ann : toutes les mères de ta vie

Quand le concept de milf a débarqué dans le game pour tout défoncer sur son passage comme un putain de cerf en panique dans un bar vers Vancouver, je suis allé me réfugier dans un coin avec mes teens et mes envies. Tout le monde ne jurait que par elles, alors qu’honnêtement les mères de mes potes, je les laisse à leurs darons, les rides ça ne me soulève pas trop le kiki, sauf rares exceptions. Julia Ann en est une. Arrivée dans le porn par la voie royale d’Andrew Blake et par l’école du strip : celle du teasing et de la séduction, Julia a depuis l’ère Vivid gravé l’acronyme M.I.L.F. en lettres d’or sur nos quines.

Ma… Ma… Maman ?

Si j’existe, ma vie, c’est d’être femme

Dans ce monde cruel, difficile de percer quand on est une simple milf, il ne suffit pas d’être âgée pour gagner ce titre, il faut surtout avoir une attitude, un regard, englober l’espace de sa présence. Et pas seulement avec deux globes épais et énorme collés sous le nez d’acteurs penauds, du genre obus de mortier dans la baie des cochons. Ici on ne fait pas trop dans le silicone, rapport au fait qu’on aime tous les seins, des plus petits aux énormes, du moment qu’ils restent doux et mous sous nos mains tremblantes.

La grande loge franc-maçonique du porn a décidé un jour que toutes les milfs auraient des gros lolos, rapport inconscient à la mère on s’en doute, l’allaitement et toutes ces conneries qu’on est censé écrire pour faire bien en citant Freud au passage et gagner en street-cred première L, sauf qu’on a quitté le lycée depuis un moment.

Booooooooooooooring

On ne se branle plus en pensant à se trouver une crédibilité quelconque, on se branle parce que c’est cool et que le porn n’est rien d’autre que de l’entertainement.

Comme mère-nature n’a pas doté toutes les femmes matures de grosses doudounes, la chirurgie a dû intervenir un bon nombre de fois, et ça nous l’a un peu coupée au passage. J’en place une pour Lisa Ann, qui m’a toujours fait autant d’effet que le poissonnier de la rue Oberkampf : donner un coup d’accélérateur dans la montée comme si j’avais roulé sur un champignon rouge, sans me retourner, à jamais.

Julia Ann, elle-aussi, est passée plus d’une fois sur le billard, mais je ne lui en veux pas, à aucun moment. Elle pourrait même se faire greffer un troisième sein ou une bouche sur le front qu’elle me ferait toujours le même effet : une gaule scandaleuse qui traverse le plafond et enfante les cieux. Parce que c’est pas ses seins ou son âge qui lui donnent ce statut d’immortelle du porn, c’est ce qu’elle représente, sa présence, son jeu, son personnage, la tension qu’elle provoque et les nuages électriques qui s’accumulent autour du clavier.

Gonzo augmenté

Dans le gonzo, Julia Ann c’est elle le scénario, toi t’es plus qu’un poteau au milieu du décor à suer et à attendre que la douce daigne t’autoriser à la toucher. La magie opère dans tous les uniformes : prof, mère d’un pote, mère d’une copine, desperate housewife, copine, veuve, il est même à parier qu’un costume de coin-coin la rendrait tout aussi séduisante. Son secret est simple et il est la botte secrète des meilleurs tags : la séduction, la tension par la contextualisation, l’essence d’un bon gonzo où tout se passe dans les dix premières minutes, quand justement il ne se passe rien (de sexuel).

Un bon porn, c’est comme un concert, si t’es pas un peu excité 3 jours avant de voir Rihanna trémousser son petit boule sur scène, et qu’on te balance devant la scène sans te prévenir, ça ne fait pas le même effet, ça peut même être assez pénible. Pareil pour le gonzo, un peu de tension avant la tornade de baise, c’est la clé de la réussite. Fin de la parenthèse.

J’ai connu des porn, tellement que mis bout à bout on pourrait rejoindre Voyager 1 aux frontières de notre système solaire, et rares sont ceux où Julia m’a déçu, de la scène lesbo câlinou où tu finis (NSFW) avant même qu’elles aient commencé au gonzo hardcore où le plombier est tout énervé. En plus d’incarner physiquement la caricature fantasmée de la milf, elle en prend tous les traits : mère rassurante, femme active, prof séductrice ou mère protectrice… Ce sont des tags dans les tags, la poupée russe du porn.

En Desperate Housewife ? √

En prof ? √

En sportive ? √

En mère généreuse ? √

J’ai envie de me lever à la prochaine cérémonie des Oscars et lui filer celui de la meilleure actrice, parce que scotché sur mon siège, je me prends son porn en pleine poire, ça me retourne la tronche ses conneries. Je me sens tout petit, ridicule avec ma quine dans la main tout en étant héros de ma tragédie, car planqué derrière l’écran, je peux affronter cette femme sans croiser physiquement son regard. J’ai la maîtrise du flux d’images, je peux mettre pause si je flippe ou foncer au cum shot salvateur si l’excitation devient incontrôlable.

Julia Ann, toutes les mères de ta vie, en elle réunies

Rares sont les actrices qui donnent envie de défoncer l’écran à coups de pioche et de rejoindre le plateau, dégager l’acteur à la con qui la besogne et prendre le relais pour aimer, aimer jusqu’à l’épuisement. Julia c’est toutes vos mères en une, les plus excitantes, les plus généreuses, c’est celle que tu croisais dans les écrits de Revebebe, que le hasard faisait atterrir au bord d’une piscine avec la soudaine envie de baiser, celle dont le fils était parti faire des courses et n’est jamais revenu, celle qui t’avait désigné comme amant pendant une parenthèse pornographique quand t’étais allé arroser ses plantes.

Métaphore

J’ai cette image en tête, je la vois, elle est plus qu’une actrice, elle incarne la milf, cet acronyme démoniaque en énorme sur l’écran. Elle est milf jusqu’au vernis des doigts de pied, elle suinte la milf de partout, on dirait que les autres galvaudent ce tag, c’est plus de l’amour, c’est une évidence, elle a la médaille d’or. Elle est la mythologie autour de ce tag.

Quinze foutues années que je cours rejoindre l’émotion du passé où la rareté du porno faisait de sa possession un trésor. Julia Ann avec son jeu naturel refait vivre ces instants et jaillir l’innocence, elle redonne vie au gonzo, elle existe. Quand le porn tend au réel, quand une branlette devient une aventure pornographique, quand j’ai envie de pénétrer mon écran, quand le mojo reprend des couleurs pour mille ans : Julia Ann, mère de tous les faps.

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