Avant / Après

A l’ère de Photoshop et de ses multiples retouches y compris pour les chattes, un lien a surgi dans le grand internet et remue quelque peu les foules. Si bien que même Katsuni a publié un (long) tweet à ce sujet.

Melissa Murphy, maquilleuse professionnelle dans le monde du porno et gagnante d’un award pour son travail, a décidé avec l’accord des actrices qu’elle maquille, de poster sur son compte Instagram des photos avant/après maquillage.

Naïve et candide que je suis, j’ai trouvé ça absolument génial et je pensais que tout le monde penserait comme moi. Des filles qui s’assument pleinement, avec leurs défauts, leurs boutons pré-règles, leurs rides, leurs cernes montrant au monde entier qu’elles sont des êtres humains avec toute l’imperfection que ça comporte, je trouvais ça grandiose. C’était un peu comme quand j’ai découvert le subreddit Pretty Girls, Ugly Faces mais en 1000 fois mieux ! J’étais là, à danser avec des hippopotames dans des flaques d’arc-en-ciel, dans ce monde si beau.

Rilee Marks

Malheureusement, j’ai vu passer des réflexions de bas étage, notamment « qu’on voyait bien qu’il y avait un style de maquillage actrice porno » alors que moi j’ai vu dans ces images, des filles pas forcément plus maquillées que certaines personnes que je côtoie et je ne crois pas être entourée d’actrices pornos (si seulement…) Des personnes profitant de cette mise à nu pour rabaisser ce travail, ou pire ces personnes qui ne « sont que des thons », « des gens sales », que « ce n’est vraiment pas la peine de fantasmer sur ça ». Des gens qui s’abreuvent de ces photos pour se sentir supérieurs. Ce besoin de certaines personnes – qui baignent dans l’insécurité – à souiller leurs fantasmes me déprime.

Capture d’écran d’un commentaire sur Madmoizelle.com

J’ai grandi comme la plupart des filles de ma génération, avec l’image des modèles de magazine à la peau lissée, aux sourcils parfaitement dessinés, aux dents à la limite de la phosphorescence, aux cuisses retouchées, aux fesses remontées et arrondies. Alors que ces femmes, idéal sensuel et sexuel, soient pleines d’assurance pour se montrer telles qu’elles sont, me fait les trouver encore plus belles et courageuses. Surtout dans cette société où la femme doit répondre à un certain nombre de critères pour qu’on puisse lui apposer la mention « jolie » sur le front.

J’aimerais pouvoir remonter le temps et montrer ce lien à mon moi de 14 ans qui était obsédée par la perfection des sourcils et de la peau des modèles de magazines et lui montrer que s’assumer pleinement est la plus grande des qualités.

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