Jesse Jane : « Je suis une femme d’affaires »
A bien des égards, Jesse Jane est exceptionnelle. Véritable anachronisme physique, elle est le pur produit d’une imagerie « Baywatch » qu’on pourrait croire limitée aux années 90’s. Et pourtant Jesse est bel et bien l’une des dernières actrices X pouvant indiscutablement jouir du statut de star dans le porno contemporain. Avec Jesse on est très loin de la girl next door. On touche à un fantasme immémorial, celui de la « bombe atomique », cette expression désuette censée qualifier un corps hors-norme et paradoxalement sexy. Jesse Jane est certes une créature, et tant d’artifices pourraient a priori rebuter, mais il suffit d’un instant pour que tombe le masque de la blonde platine à gros seins. Entrevue avec Jesse Jane, de passage à Paris.
Tu es aujourd’hui une pornstar respectée de tous, comment es-tu arrivée à ce statut ?
Ça va faire 10 ans que je suis dans le business, beaucoup de filles espèrent avoir la même carrière que moi. Personne ne reste aussi longtemps dans l’industrie, ça ne dépasse pas un ou deux ans chez la plupart des gens. Je fais très attention à mon image, à ce à quoi je participe, à mes rôles, rien ne doit mettre en danger ma carrière. La plupart des filles ne sont pas sous contrat, elles tournent dans tout et n’importe quoi, sans réfléchir. Je n’ai rien contre le fait de tourner sans arrêt mais si tu veux durer, il faut faire très attention. Mon but en entrant dans le porn était d’être au top, d’être une porn star et pas juste une « porn girl ». J’ai travaillé dur pour qu’aujourd’hui, dans le monde entier, les gens puissent dire « Jesse Jane ? Oui je connais ce nom ! » même s’ils ne regardent pas particulièrement de porno. Pas mal de filles viennent me voir et me demandent mon avis, elles ne savent pas par où commencer, ni comment s’y prendre pour ne pas se faire avoir.
Tu es devenue une sorte de conseillère ?
C’est ça ! Je me suis toujours sentie comme une grande soeur, même avec les filles employées par Digital Playground. Les filles que j’ai ramenées m’écoutent, elles savent qu’elles peuvent compter sur moi dans leur stratégie à adopter pour avancer.
Tu leur donnes quel genre de conseils ?
Mon premier conseil est d’être forte. Aujourd’hui le porno est bien plus accepté qu’auparavant, les gens sont moins choqués mais il y aura toujours des haineux, qui vont te dire que ce que tu fais est mal. Tu dois pouvoir supporter ça, être assez forte pour relativiser et te dire qu’il ne s’agit que d’opinions venant de gens que tu ne connais pas, et qui ne peuvent pas avoir d’impact sur toi et tes choix. Mon deuxième conseil c’est d’avoir de la volonté, tout le monde va finir par savoir que tu a fait du porno. Il ne faut pas se dire « Je vais juste faire une ou deux scènes et personne ne sera au courant ». Il y aura toujours le pote d’un pote qui va tomber dessus. Si tu n’es pas prête à ce que ça se sache, n’essaye même pas. Troisième conseil, il faut aimer le sexe. Tout tourne autour de ça, les gens vont te regarder pour ça. Ça se voit quand tu simules. Moi je m’en fous, je ne regarde pratiquement pas de porno, et je n’en regardais pas plus avant de me lancer car je savais d’avance que c’était souvent fake. Tu dois aimer le cul. Je suis passionnée, tu ne me verras jamais regarder la caméra car je me fous de savoir où elle se trouve, j’aime la baise. Si tu réponds à ces 3 critères, c’est bon, trouve-toi une boîte, essaye de signer un contrat, ne fais rien que tu ne veuilles pas faire, ne te fais pas piéger, ne tombe pas dans les trucs extrêmes car si tu te retrouves à faire ça dès le départ, tu ne seras jamais une porn star. En 10 ans je n’ai jamais fait d’anal, ni de gang bangs et je suis toujours là. Ça ne veut pas dire que je n’ai pas fait de scènes folles mais je me suis limitée et je peux participer à de plus en plus de choses mainstream.
Tu ne feras donc jamais de « trucs extrêmes » ?
Honnêtement je ne m’y essaierai même pas. J’ai participé à des orgies mixtes et pour moi c’est le maximum. C’est fun parce que tu ne sais plus où donner de la tête. Mais ça s’arrête là. Être la seule fille au milieu de plein de mecs, c’est un coup à ruiner ta carrière. Je ne ferai rien de volontairement dégradant, ça ne me ressemble pas. Concernant l’anal, on ne sait jamais. Si je le fais ce sera un one-shot et seulement dans le cadre de ma dernière scène. Mes agents m’ont déjà proposée un contrat spécifique juste pour faire de l’anal, je sais qu’ils veulent vraiment que je le fasse mais c’est aussi pour ça que je suis là depuis longtemps, je ne suis pas stupide, je suis une femme d’affaires. Les agents sont conscients du fric que ça peut rapporter, c’est là où il faut savoir être la plus intelligente.
Quid du public qui te réclame des scènes anales ?
Je sais que certains meurent d’envie de me voir faire de l’anal, je le vois sur twitter, je les tease en leur disant que ça arrivera peut-être un jour. Mais je ne mettrai pas dans une situation inconfortable pour leur faire plaisir. Je veux que ça soit fun. Je sais que ce serait une belle façon de mettre un terme à ma carrière, finir sur une très bonne scène anale, leur donner enfin ce qu’ils réclament, un dernier cadeau en somme. Je pratique l’anal dans ma vie privée, mais je le garde pour moi, en réalité je suis bien plus tarée dans ma vie privée que dans mes scènes !
Avec tes 10 ans d’ancienneté, quel regard portes-tu sur l’évolution du porno ?
Les choses ont changé. Quand je suis arrivée les gens se souciaient des ventes de DVDs, il y avait tant d’entreprises… Ça tournait bien, c’était un truc de fou, puis la crise économique est intervenue, Internet a commencé à prendre le contrôle avec les tubes, pourquoi les gens paieraient pour des choses qu’ils peuvent avoir gratuitement ? De nombreuses boîtes ont déposé le bilan. Quand tu vas aux AVN, tu te rends compte que c’est de plus en plus petit chaque année… Ça a impacté le business, c’est évident, des gens ont perdu de l’argent, plus personne n’achète de DVD. Mais ça a été positif pour mon entreprise Manwin (NDLR : c’est dans le cadre d’une tournée pour Manwin, dont elle est représentante que nous avons rencontré Jesse), qui a acheté Digital Playground et qui rachète tous ces tubes pour faire en sorte que les gens payent à nouveau pour regarder du porno. Internet te donne plus d’exposition à l’international mais honnêtement je pense que tout le monde a souffert au niveau des ventes.
Ne penses-tu pas que ce sont les meilleurs qui sont restés ?
Si, tu dois te battre pour ça. Les fainéants n’ont pas survécu. J’ai eu beaucoup de chance, j’ai des fans incroyables et j’ai toujours eu une boîte exceptionnelle derrière moi, dont les productions sont appréciées. J’ai toujours interagi avec mes fans, j’ai ajouté ma touche personnelle, ça m’a aidé à durer.
Tu as déjà fait référence à ton fils dans des interviews, il doit être ado maintenant, comment ça se passe vis-à-vis de ton boulot ?
Il a 13 ans et évidemment ce n’est pas une situation très facile. Même si tu ne fais pas partie du milieu, c’est toujours compliqué de parler à son fils de porno et de sexe . Quand il était petit, des gens venaient me prendre en photo dans la rue et m’appelaient « Jesse », mon fils me demandait pourquoi ils m’appelaient comme ça, à l’époque j’arrivais à m’en sortir en disant « Je dois ressembler à une fille qui s’appelle Jesse ». A 11 ans, ce n’était plus possible de lui mentir, je lui ai dit que je posais nue pour gagner ma vie et qu’il était probable que ça lui revienne aux oreilles un jour, je n’ai pas développé. Il l’a bien pris mais je voyais bien qu’il ne savait pas trop quoi en penser. Plus tard j’ai appris que des gens dans son école regardaient du porno, ça ne concernait que quelques élèves mais ils pouvaient très bien tomber sur mes scènes. J’ai pris mon fils à part et nous avons eu une conversation. J’ai fini par lui dire que je faisais du porno, ça a été un choc, mais il m’a avoué qu’il s’en doutait plus ou moins, il m’a dit que j’étais une bonne mère. Je lui ai dit que certains de ses potes trouveront ça cool mais qu’il risquait aussi de tomber sur d’autres qui diront que sa mère est une pute, il m’a dit qu’il leur casserait la gueule si ça devait arriver ! Il est très compréhensif, nous avons une très bonne relation tous les deux. Il y a un temps pour tout et en Oklahoma où nous vivons, tu ne peux pas acheter de porno. Ce n’est pas comme en Californie où tu trouves des magazines de cul dans les épiceries ou même en supermarché !
Tu vis en Oklahoma, j’imagine que tu soutiens le Thunder…
Oh oui ! Kevin Durant, baby ! J’aime le basket. Je suis une fan de sport en général, j’adore le foot US, le baseball, je suis un vrai garçon manqué ! Quand j’ai l’occasion je vais voir des matchs, j’adore KD, Westbrook et tous les autres. Je me rapproche au maximum du terrain. Je refuse d’aller à la Chesapeake sans mon maquillage bleu et orange (NDLR : les couleurs de l’équipe), j’ai besoin de me « thunderiser ». Et chaque fois, immanquablement j’apparais à la télé ! Il faut savoir qu’il y a encore peu de temps, Oklahoma City n’avait pas d’équipes professionnelles, c’était le néant. Il n’y en avait que pour le sport universitaire. ESPN a sorti un sondage récemment qui place les supporters du Thunder comme le 3ème public le plus « chaud » en NBA et on arrivera bientôt à la première place ! Nous sommes de vrais fanatiques, on avait juste besoin d’une équipe. Nos joueurs sont bons, nous avons une team jeune, ils vont devenir monstrueux.
Ton opinion sur les Français dans le porno ? Jessie Volt me disait récemment à quel point elle t’adorait.
Mon acteur préféré c’est Manuel Ferrara, qui est français, je l’aime, il est vraiment génial. J’ai travaillé avec des actrices françaises. Ce que je vais dire va paraître horrible, mais j’ai couché avec tellement de filles que je ne saurais dire lesquelles étaient françaises ! Il y a Katsuni, bien sûr, elle me manque depuis qu’elle n’est plus chez Digital Playground. Elle était drôle, douce et très sensuelle, et pourtant elle est tellement portée vers les trucs extrêmes ! J’aime la France, j’ai beau y être allée au moins 8 fois, je n’arrive pas à me lasser !
Propos recueillis par GrosMikko – Photos par Guilhem Malissen
Je l’ai toujours trouvée adorable, Jesse <3 D'ailleurs Stoya en parle souvent comme d'une fille pétillante et pleine de joie.
Jesse je t’aime.
On dirait un publi-reportage de l’UMP où l’on aurait choisi le personnage en fonction de sa ressemblance avec Michael Jackson…il ne manquerait plus qu’elle nous dise que son livre de chevet c’est la société du spectacle de Guy Debord et qu’elle milite au tea party pour qu’on arrête de sodomiser par le cul…
un commentaire intéressant Thomas/Piotr Poudtota
passer d’une itw bien lisse de pornstar à la lecture de la Société du Spectacle (http://www.diogene.ch/IMG/pdf/Debord_-_La_Societe_du_Spectacle.pdf) : le tag parfait réconcilie ma tête avec ma bite.
Une jolie femme.
Un corps digne d’un essai de Mamuka Gorgodze (ouais, on se refait pas).
Je valide.
kess kelel dit comme connerie ! « travailler » mouai pas certains ce mot soit applicable au sexe ! « fainéants » pas certains que ce mot soit également applicable a ce monde ! de même faut stopper avec le mot « star » ! les stars sont dans le ciel ! pas de formes humaine !
elle ne m’attire absolument pas ! aucunement ! seins en plastique, bouche ? bref y’a des filles sexuellement attirantes et elle tout l’inverse ! mais fort heureusement pour elle si elle fait bander des types eh bien les gouts sont différents et fort heureusement !
10 ans sans avoir attraper vih et autres saloperies eh bien sacrée veinardes, je n’arriverai pas à coucher avec des filles comme elle, trop peur des mst ! y’a pas à dire le porno c des cascadeurs !