Le porno se convertit au Bitcoin
Le bitcoin, c’est plein de mining, de hashes, de blocks, de proof of work, bref j’y pige que dalle. Les billets qui garnissent nos poches ont une valeur qu’on imagine facilement en se représentant le coffre fort d’Oncle Picsou rempli d’or à ras bord. Pour le bitcoin, il ne s’agit que d’un algorithme qui encode des transactions en utilisant le réseau des ordinateurs connectés sur internet.
Avec le succès de cette cryptomonnaie, son achat en devises courantes est devenu possible. Le bitcoin (BTC) s’échange en dollars, en euros simplement. Fortement soumis aux annonces extérieures, le cours fluctue énormément et permet à certains de spéculer. D’autant que les transactions sont peu ou prou anonymes.
Ainsi, un mec malin, qui a acquis 10 000 BTC le 31 mai 2012 à 5,18 $ l’unité, est riche aujourd’hui de 6 258 300 $ (selon le cours au moment de l’écriture de l’article), soit une plus-value sortie de nulle part de 6 206 500 dollars. Beau pactole pour s’offrir toutes les scènes de porn qu’on désire.
L’industrie du X n’a donc pas hésité à incorporer le Bitcoin comme nouveau moyen de paiement, pour une raison simple : c’est toujours ça de pris (puis ça fait un peu de pub à moindre frais).
Naughty America et Wicked Pictures, des studios classiques s’y sont mis dernièrement. Porn.com, le tube payant s’est lancé un peu avant et son directeur marketing pense que le porn va le faire exploser . DominicFord.com avec sa volonté d’être à la pointe du porno gay ne s’est pas fait prier longtemps. Grooby.com et son réseau de porno trans a choisi la niche de paiement pour sa niche vidéo. ClassyCams.com, une plateforme de sexcameuses, inconnue jusque-là pour moi, transforme les bitcoins en tokens. Et MetArt, l’excellent site de photographie, propose un abonnement à vie pour 1,2784 BTC (à l’heure d’écriture de l’article).
Au cours d’aujourd’hui, ça fait cher à dépenser d’un coup. Mais le gars qui a acheté ses bitcoins à 5 euros à l’époque fera une superbe affaire et admirera Zlatka, Malinda, Ennu ou Oretha jusqu’à ce que mort s’ensuive pour pas cher. L’avantage donné aux « early adopters » est un des petits soucis que pose le bitcoin à ses détracteurs, avec le blanchiment d’argent et le piratage.
MindGeek annonçait hier qu’il lance une expérimentation sur un des sites MOFOS, IKnowThatGirl.com, en acceptant le bitcoin. Si comme pour Porn.com, les revenus augmentent rapidement, la puissante et tentaculaire firme pourrait adopter ce moyen de paiement sur tous ses autres sites (Brazzers, Babes.com, Twistys, Reality Kings, etc.). On pourra bientôt s’acheter Stoya dans un film de Digital Playground sans redouter ni la lettre d’Hadopi ni l’œil taquin-coquin de notre banquier face à notre relevé de compte.
Évidemment pour les entreprises pornographiques, choisir le bitcoin signifie aider le consommateur habitué au gratuit à changer son comportement. Ils encouragent aussi l’expérience dématérialisée à 360°, ce qui prouve que certains dans le X ont compris le futur. L’utilisation de la carte de crédit ne rassure pas tout le monde et l’astuce du renouvellement automatique refrène certains à la dépense, dont moi. Avec le bitcoin, une transaction et c’est tout. J’imagine me laisser plus facilement tenter avec un porte-monnaie virtuel.
Les filles d’internet l’ont bien compris et elles se mettent aussi à accepter les bitcoins contre l’exhibition de leur tirelire secrète, suivant ainsi leurs cousines planquées dans le deep web qui ont été les premières à l’adopter. Quant au concurrent porno au bitcoin, le sexcoin, il tire la gueule car personne ne l’utilise.
Pour ce qui est du reste des possibilités de dilapider ses BTC, il faut oublier la Russie qui vient de l’interdire. Par contre, Virgin Galactic les accepte. Rendez-vous dans l’espace.
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