Russell Brand part en campagne contre le porn
A travers une vidéo un brin désespérée, Russell Brand, alias la rock star pas trop rock Aldous Snow, témoigne serviette de bain à l’épaule et avec force hystérie de la façon dont l’abus de pornographie peut détruire autrui…et aurait d’ailleurs salopé ses relations avec la gent féminine.
Témoignage assez confus d’un auto-proclamé sex-addict, d’emblée parce que l’acteur part du phénomène 50 nuances de Grey, qu’il n’a ni vu ni lu, pour digresser sur l’influence néfaste du porn en général, et qui plus est parce qu’il vaque d’argument en argument suivant les commentaires des interlocuteurs les moins crédibles possibles, à savoir les médias américains et quelques papelards imprimés de-ci de-là via des sites informatifs random. A travers cette dissertation, l’artiste met en avant les multiples dangers de tels divertissements, comme le fait d’alimenter une perception outrancière de la sexualité à travers la société, d’encourager le voyeurisme, de perpétuer le fantasme de la femme-objet et le besoin pour l’homme d’imposer exagérement sa dominance virile, entre autres. En somme, la pornographie serait une perte de temps, une sorte de fantasme ado puéril aux consonnances négatives compte-tenu de la vision du sexe qu’elle engendre et un danger pour l’individu en terme de qualité relationnelle. Cerise sur le gâteau, Brand conclue son speech en souhaitant à l’humanité d’opter pour une conception plus “harmonieuse” du sexe, comme si le porn était la guerre et le “sexe” la paix dans le monde.
Nombre de fadaises dans ce gloubi-boulga de réactions outrées. Brand différencie le consentement et la pornographie, ce qui est déjà une erreur factuelle franchement énorme. Le principe même de sa lutte contre le grand méchant loup étant de partir d’une insulte hype à toutes formes de sexualité filmique en l’assimilant à l’industrie pornographique, il y a de quoi demeurer circonspect. D’autant plus que Brand se base uniquement sur ce que les médias disent du film en question, n’envisageant pas à quel point Christian Grey s’éloigne de notre culture. Le comédien, en condamnant le porn, fustige un univers fictionnel, et surtout artistique, détail qu’il n’incluera jamais dans sa thèse de huit minutes. D’un côté, le sexe malade, pathologique, et de l’autre l’idéalisation d’une réalité paisible, contraire à la férocité des gros pervers du porn en boîte. Il accole à la porn culture tous les maux possibles, jusqu’à établir le porn comme le socle de la dominance masculine alors que ce genre d’arguments est périmé depuis déjà fort longtemps. De là à penser que sa vision du porn est effectivement celle d’un ado, il n’y a qu’un pas.
Mais, surtout, Brand impose une frontière bétonnée entre la sensualité et la pornographie, entre l’amour et le sexe explicite, esquissant comme point final le porn en vecteur de déshumanisation. Le porno serait un tue-l’amour garant d’asocialité et de médiocrité humaine. Une totale régression en somme puisqu’à écouter le Russel, on se dit que le porno ruine ta sexualité, ton sens des réalités, ta sensibilité artistique, ton cerveau et ta vie de couple. Rien que ça ! En somme, le zoziau part de son propre cas pour balancer au monde autant de fausses vérités préétablies, de généralités grapillées n’importe où et n’importe comment. Le fait qu’il matraque son discours via une cam d’amat’ est évidemment la chute ironique inconsciente du numéro.
Au suivant ?
Vous défendez régulièrement le porn d’attaques amha un peu ridicules, mais au final, vous trouvez qu’il a quelques mauvais côtés ou absolument aucuns (vraie question, je suppose que vous y avez plus réfléchi que moi) ? Je veux dire intrinsèquement, pas les dérives et autres trucs un peu malsain type woodman.
On essaye de parler de ce qu’on aime, de valoriser les bonnes choses. Donc effectivement on va pas parler de ces fdp de « facial abuse » et cie. Mais intrinsèquement le porn c’est bien non ? Je veux dire se branler devant des gens qui baisent dans des bonnes conditions de travail (ce qui est quand même le cas, malheureusement pas partout…) où est le problème ? Aucun. Après c’est comme tout, si ça commence à t’obséder au point à ne plus faire rien d’autre, j’imagine qu’il y a un problème (et que le problème est certainement ailleurs).
Si je peux me permettre…
http://yourbrainonporn.com/doing-what-you-evolved-to-do
Je crois que ce site mériterait un petit article et que votre position sur les « fausses vérités préétablies » mériterait d’être un peu réétablie également.
oh noooooooon pas « brain on porn » :(((((((((
Rien à dire sur ces conneries pseudo-scientifiques, désolé
votre article est mauvais permettez moi de vous le dire ! Négatif, humiliant , on sent bien votre frustration ….