James Deen et le Syndrome de Stockholm
“FINE!!!!! I will make a porno called Stockholm syndrome!!!!!!” gueulait outrancièrement en mai dernier James Deen, l’enfant de la Porn Valley, sur son compte Twitter. Effectivement, Stockholm Syndrome sera la prochaine prod de l’acteur, avec en tête d’affiche la Phat Ass White Girl Remy LaCroix, princesse du hula-hoop. Un couple qui a déjà fait ses preuves chez Vivid en 2013 avec Squatters. L’histoire de cette future œuvre ? Elle tient sur la culotte trop vite retirée d’une teenager. La candide Juliette (LaCroix) voit ses fesses prises en otage par le beau criminel Ian (alias James Deen…aka Roméo ?) et s’énamoure peu à peu de son galant ravisseur. Ou quand un phénomène psychologique prend la forme d’un fantasme pornographique. Après le délire collectif autour du tag #incest, voilà un peu de psychanalyse bandante à ajouter à notre moulin. On rappelle quand même qu’à l’origine du syndrome de Stockholm, il y a cette idylle impossible entre l’évadé Jan Erik Olsson et sa prisonnière Kristin, laquelle viendra le voir derrière les barreaux après son arrestation. Si l’acteur semble totalement réceptif à ce romantisme troublant empreint d’amour et de violence, AVN cite carrément Bonnie and Clyde comme référence centrale. Deen, lui, reste plus pragmatique : “The sex is great, the action is crazy, people die, I fuck on a pile of money. It is a great movie !”.
FINE!!!!! I will make a porno called Stockholm syndrome!!!!!!
— James Deen (@JamesDeen) May 24, 2015
Tristes sires que nous sommes, nous n’avons pas encore de teaser sous les yeux, mais notre wonder boy clame la phrase qui fait plaisir : “Avec Stockholm Syndrome, j’ai vraiment essayé de soigner la narration. À travers mes autres productions, comme Seven Signs, je m’étais principalement focalisé sur le symbolisme et l’expression de la sexualité. Mais avec Stockholm Syndrome, j’ai souhaité FAIRE UN FILM”. Effectivement, Deen a des rêves de grandeur digne de sa teub (ou de Michael Mann), puisqu’il balance son film en 4K en le shootant avec une RED (ou Red-One). Le boy next door préféré de l’Amérique white trash délaisse depuis quelques temps déjà sa stature de performer jeune et cool. Digital Playground semble loin, il est passé de l’autre côté de la frontière et poursuit des vélléités de cinéaste. En deux ans, Huccio, Jay Allan, Naughty America, Exotic4K, Tiny 4K ou encore Eporn4K ont démontré que l’ultra-HD avait tous les atouts pour investir la fiction porn. Saint Sernin déclarait jadis à propos de l’intégration du 4K au business de la pornographie : “Un sondage de XBiz auprès des membres de l’industrie montre que peu de monde investira tant que le marché n’offrira pas les garanties nécessaires pour un changement de format réussi. Eh oui ! c’est la crise, le porno fait des économies, baisse des coûts à tous les niveaux. C’est d’ailleurs pour cela que le gonzo et le pro-amat sont devenus si populaires”. En réponse à cet état des lieux, il est donc amusant de voir l’un des grands noms du néo-gonzo se parer d’ambitions esthétiques aussi poussées, privilégiant au-delà de la frénésie sexuelle la netteté plastique la plus irréprochable.
À bas les mauvais faps balancés en 360p dans une piaule trop étroite. En choisissant la RED, Deen rejoint David Fincher en esprit et démontre que le porno est indissociable de la révolution digitale. Pour rappel, Soderbergh s’était servi d’une RED pour filmer son Che et le même Soderbergh a évidemment offert à Sasha son premier rôle mainstream en 2009 avec The Girlfriend Experience. Tout est connecté. Au-delà de son prix peu élevé, la RED permet d’intensifier le réalisme des images, en cela, elle semble faite pour conférer tout son sens à quelque chose d’aussi sensoriel que le X. Quoi de plus logique que de voir cet équipement perfectionné au service d’une “intense love story” supra-érotique ? Alors que des blockbuster-makers comme James Cameron, Guillermo Del Toro, Ridley Scott ou Peter Jackson ont adopté cette technologie révolutionnaire depuis des années, Deen ne se gêne pas pour se mettre – modestement – au niveau de l’usine à rêves. D’ailleurs, on serait à peine étonné que le money shot du Deen soit plus impressionnant que celui de The Amazing Spider-Man (également tournée en RED).
Mais surtout, bon sang de bois, qui ne rêve pas de savourer sur son écran plat les fesses bien rebondies de Remy, comme si vous y étiez ? Du HD puissance mille pour un fap en résolution intense, des sensations décuplées au service de l’esthétique érotique…Le mot d’ordre de notre culture risque d’être, dans les mois à venir, celui-ci : IMMERSION.
la révolution digitale ? se tourner les doigts ?