Ciné Porn #7 – 9 Songs
« Quand je pense à Lisa je ne pense pas à ses vêtements, ni à son travail, ni à son pays, ni même à ce qu’elle disait. Je pense à son odeur, à son goût, à sa peau contre la mienne. » C’est une des premières phrases du film 9 Songs de Michael Winterbottom, sorti dans les salles en 2005. Pour l’anecdote, 9 songs fait partie des 18 films non pornographiques à avoir été interdits aux moins de 18 ans dans les salles de cinéma en France. Le réalisateur Michael Winterbottom signe ici un film plutôt expérimental, en neuf performances live de musique rock et de nombreuses scènes de sexe non simulé entre les deux acteurs.
Le tout raconte la courte mais intense histoire d’amour entre Matt, climatologue britannique, et Lisa, étudiante américaine. Les spectateurs et spectatrices sont invités à vivre à travers l’écran des expériences fortes de la vie : de l’euphorie et l’émotion des concerts aux orgasmes partagés quand on s’aime.
Le film, d’un peu plus d’une heure, est construit à la manière d’un roller coaster, des moments plus tristes, mélancoliques et conflictuels entre les deux amants succèdent à des moments doux et passionnés des débuts de la relation. Et la musique, toujours, vient amplifier ces émotions. Pourtant, alors que leur histoire semble déjà condamnée, Matt et Lisa partagent ensemble un dernier moment d’intimité pure.
Le lit aux draps blancs est installé contre une grande fenêtre. La lumière évoque celle des petits matins et les visages des deux amants portent encore les marques d’une nuit qu’on imagine courte. Les draps sont froissés. Matt est allongé sur le dos, nu. Lisa est au dessus de lui. Elle le lèche, caresse son corps avec ses petits seins dressés, avale ses testicules. Elle le suce lentement, en silence. Elle prend son temps. On entend des bruits des gens de la rue ou d’un square proche. C’est un moment de douceur. Quand elle le fait jouir avec sa main, elle laisse son sperme éclabousser son ventre. Et puis elle l’étale sur lui.
Dans mes souvenirs, il y avait dans ce film une scène où Matt faisait jouir Lisa dans une salle de concert. C’est une scène que j’ai fantasmée. Je la voyais tout contre lui, peut-être pendant un morceau des Black Rebel Motorcycle Club. Elle, contre un mur ou un poteau. Tous deux tellement proches et filmés de près qu’on aurait l’impression qu’ils étaient seuls. C’était une époque où il était encore toléré de fumer pendant les concerts. Il y aurait l’odeur de la sueur et celle de la fumée de cigarette. Et puis les basses qui feraient vibrer le parquet de la salle de concert. Il aurait glissé sa main sous sa jupe, qu’elle porterait courte. Et doucement, le temps d’un morceau, il la ferait jouir avec sa main.
Parfois les films continuent de vivre dans nos têtes. Des scènes s’additionnent avec le temps, des sensations viennent remplacer les images. Pour moi ce film c’est la musique, c’est une danse sur Meidan de Salif Keita en t-shirt sans rien de dessous, c’est aussi cette scène qui n’existe pas et qui résume bien la tentative ratée de son réalisateur : créer chez le spectateur ou la spectatrice l’émotion des concerts et du sexe.
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