Le tag plâtré : Olympisme, fétichisme et jambe pétée

Ça faisait un petit moment que je voulais écrire sur ces tags si particuliers. Et si la procrastination a pris fin, c’est à cause des Jeux olympiques. Pour tout vous dire, je n’aime pas le sport mais je dois avouer que les J.O d’hiver sont relativement plaisants à regarder à la télévision. On se retrouve avec une chiée d’épreuves hivernales, un joli paysage, le danger et la performance qui ne font qu’un… Bref, Sochi mérite sa once d’attention. Posé confortablement sur mon canapé, j’admire les athlètes risquer leur vie sur cette putain de descente gelée. Certains arrivent même à dépasser la vitesse d’une voiture lancée sur l’autoroute, je suis impressionné. J’ai alors une réflexion. Le genre de celle qu’on dit tout haut, seul devant son téléviseur, en brandissant sa télécommande sous l’euphorie de se sentir ultra concerné : « Bon sang ! Il va finir la jambe dans le plâtre à skier à cette allure ! ». Manifestement, j’étais inquiet. Je pensais aux risques de chutes et aux conséquences de se retrouver en béquilles, plâtre à la jambe, minerve au cou, tout ça à la fois. A ce moment précis, je me suis rappelé que d’autres téléspectateurs avaient une vision tout autre de ces performances olympiques…

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Ces curieuses personnes attendent l’accident de leur athlète préféré. Non pas pour le voir embrasser la neige, mais espérer qu’il soit affublé de cette matière blanchâtre au plus vite. Sur Internet, ces amateurs de plâtre sont foutrement servis. Il leur suffit de taper quelques lettres pour tomber sur l’objet de leur désir, celui qui handicape et les excite, celui que vous avez peut-être porté un jour. Les tags plâtrés entrent en piste et il y a du choix. Le plus courant : #LLWC pour long legs walking cast (cast=moulage/plâtre). Le site girlsincast nous fait même le plaisir de répertorier toutes les sortes de plâtres pour nous aider à mieux s’y retrouver. Un florilège de tags accompagné de descriptions précises et chiffrées : #SLC, #DSLWC, #SLWC, #DLLWC, #SATS, #LAFS, #DSS… On est d’accord, il y a de quoi googler sévère.

En insérant ces codes, on pénètre dans l’univers des casters, autrement nommés gypsophiles, selon un psychothérapeute blogueur (Le gypse se trouve être la matière avec laquelle on conçoit le plâtre). Malaise suivi de l’incompréhension, on veut comprendre. Sur le blog du psy, on peut lire le témoignage d’une lectrice – gypsophile donc – troublée et anxieuse par son attirance du plâtre :

En plus de ma sensibilité, cela stimule également ma sensualité jusqu’à faire naître des pensées érotiques. Pour moi, il n’y a rien de plus sensuel et attendrissant que de laisser ses orteils nus au bout du plâtre. En avouant cela, je ne pense pas faire preuve de cruauté ou de sadisme. L’idée de souffrance me fait horreur mais lorsque je vois quelqu’un avec un membre plâtré, ma sensibilité canalisée par une étrange et puissante force intérieure galvanisent mon envie de me montrer protectrice, encore plus tendre et câline. Si j’imagine être plâtrée, je rêve de caresses douces et sensuelles, de jeux érotiques, également d’être noyée d’amour.

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C’est toujours délicat d’émettre des hypothèses sur l’origine d’un fétichisme comme celui-ci dans la mesure où ça varie selon la personne, sa personnalité, son histoire… Après, j’aurais tendance à penser que l’aspect médical, provoquant une excitation indéniable à un bon paquet de monde, y est pour beaucoup. La dissimulation d’une partie du corps par le plâtre doit aussi tenir une place importante au sein du fantasme. A cela, peut s’ajouter le plaisir procuré par son bras en lente macération… Je crois aussi que cette histoire de vulnérabilité suffit à elle-même pour que nos amis fétichistes fappent sur la toile devant une actrice trainant la jambe. Dans le passage ci-dessus, on apprend que l’excitation est liée à ce sentiment de protection et la sensation de porter un plâtre. Le fantasme de mater du plâtre semble intrinsèquement lié au désir d’en porter un soi-même. Un autre extrait traduit carrément le besoin de se péter la jambe…

A certains moments difficiles de ma vie, je rêvais d’avoir de très graves fractures et un plâtre pendant de longs mois afin que la vue de mon plâtre m’accorde un peu de répit, comptant sur l’empathie et la compassion de mon entourage. J’étais parfois à deux doigts de me jeter dans les escaliers ou même prendre ma voiture pour m’encastrer dans un mur.

Arrive alors le côté glauque de la chose. Pour illustrer un peu le propos et quitter les pensées masochistes, rien de mieux qu’un peu de visuels softcore. Je vous propose donc une sélection de sites spécialisés en casts offrant une multitude de photos et vidéos de modèles en béquilles et/ou plâtrés. Ici, ou et même . Et pour les lecteurs qui ont le goût de la fiction orientée érotisme, plâtre et enquête policière, il y a ce blog. Je vous préviens, on est sur de la prose qui béquille dur :

Il me raccompagna à ma chambre, je béquillais à ses cotés doucement, il ralentissait son allure quand il voyait que j’avais du mal à tenir le rythme de sa marche énergique. Il me prévenait aussi des petits obstacles pour que mes doigts de pieds ne se blessent. Quand je faisais une pause, il m’incita à poser ma jambe plâtrée sur ses chaussures. Je sentais la douceur du cuir sous mes orteils, je ne résistais pas à le caresser par le peu de mouvements que m’autorisaient mon plâtre et les douleurs encore présentes.

Avant que je retourne mater les J.O pendant que vous matez du plâtre, je vous laisse en compagnie de Maria en mode LLWC, sur fond sonore de fap Game Goy Color. Bon visionnage !

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